À la suite du mouvement d’humeur des avocats anglophones dans les Régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest, les enseignants d’expression anglaise ont manifesté ce lundi 21 novembre 2016 à Bamenda. Mais contrairement à la grève des avocats, celle des enseignants s’est transformée en une protestation contre les discriminations dont sont victimes les anglophones du pays, révèle Le Quotidien de l’Économie de ce mardi 22 novembre 2016.
Cette grève a pris l’allure de revendication pour l’indépendance de cette partie du Cameroun. Selon le journal, il est difficile d’attester que tous les manifestants étaient des enseignants. Le Syndicat des enseignants anglophones (la CATTU, la Cameroon Teacher’s Trade Union) n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet, alors qu’en fin de semaine dernière, son secrétaire Wilfred Tassang appelait les enseignants et élèves à rester chez eux ce lundi, 21 novembre. Un appel qui n’a pas été suivi par les populations de Bamenda qui ont quand même bruyamment manifesté.
Cette situation a créé des tensions dans la ville, provoquant le déploiement des éléments des forces de l’ordre et même ceux de l’armée. Du côté du Sud-Ouest, la journée de lundi 21 novembre 2016 était plutôt calme, preuve que l’appel au calme du Secrétaire Général de la CATTU a plutôt été bien suivi dans cette Région même si on a observé la présence d’éléments des forces de l’ordre dans les villes de Buea, Limbe ou encore Kumba.
À Bamenda l’affrontement est ainsi intervenu après que les autorités de Yaoundé aient tenté de négocier avec les membres de la CATTU vendredi dernier pour qu’ils lèvent le mot d’ordre de grève. Parmi les revendications de ces derniers, le retrait et le recasement de tous les enseignants francophones des salles de classe anglophones, à l’exception des enseignants bilingues; le retrait des conférenciers francophones et administrateurs des universités anglo-saxonnes de Bamenda et Buea, etc.