Actualités of Saturday, 11 March 2017

Source: koaci.com

Yaoundé: un cousin de Chantal Biya accusé de démolitions

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Antoine Félix Samba, directeur général du budget au ministère des Finances, est accusé d’utiliser sa proximité familiale avec l’épouse du président Paul Biya, pour démolir des habitations et jeter à la rue, des centaines de familles à Yaoundé.

Ces accusations sont portées devant les médias, par Fonke Issa. Le mandataire des acquéreurs des lots, sur une dizaine d’hectares, au quartier Nkozoa, accuse le «cousin » de Chantal Biya, d’agir avec la complicité de Jacqueline Koung à Bessike, ministre en charge des Domaines, du Cadastre et des affaires foncières et de quelques personnels de la Justice dont l’indépendance est très souvent, remise en cause au Cameroun.

«Nous avons acquis des lots sur ce site il y a bientôt 5 ans pour certains et 6 pour d’autres. Depuis la mort du vendeur, KAM jacques, nous sommes en insécurité », déclare Fonke Issa.
Les déboires des occupants du lieu dit, « entrée champ de tir », au quartier Nkozoa de Yaoundé, auraient débuté le 4 septembre 2016, à la vielle de la rentrée scolaire lorsque, Antoine Félix Samba, -pasteur- à ses heures perdues-, envoie des gros bras et des drogués, démolir une école et des habitations.

« Ces derniers, avaient reçu l’ordre de ne laisser aucune trace de leur passage. Ils ont tabassé tous ceux qui ont résisté. Ils ont cassé ou saisi des téléphones de ceux qui essayaient de faire des photos. Ils nous ont dit qu’ils agissaient sur instructions du cousin de Chantal Biya, le beau frère du président et que rien ne pouvait leur arriver », poursuit Fonka Issa.

« Face à notre détermination, quand monsieur Samba, a vu que nous avons fait venir le sous-préfet, et saisi le préfet, le frère de Chantal Biya a laissé entendre que nous serons dédommagés. Et hier, il est venu nous redire que ce terrain est réquisitionné par l’Etat et qu’il agissait sur instructions ».

Antoine Félix Samba a entrepris la construction d’un mur sur la parcelle objet du litige. Dans un pays, où d'après les experts, 50% des différends portés devant les tribunaux, sont d’ordre foncier, les manifestants désormais à la rue, disent attendre beaucoup du président de la République.

Des dizaines de familles, du lieu dit « entrée champ de tir », dorment désormais, à la belle étoile. Toutes leurs habitations sont démolies. Elles ont entamé une série de manifestations publiques, pour attirer les dérapages d’un membre du régime qui utiliserait sa proximité avec Chantal Biya, pour mettre à mal la cohésion sociale, la paix et l’unité nationale.

« Samba a dit à haute voix, hier soir que même si nous saisissons le sultan, il n’a pas peur. Il a dit que nous les bamilékés nous n’avons pas de place à Yaoundé », reprennent en chœur les manifestants exaspérés par des propos à forts relents tribalistes du « cousin » de Chantal Biya.

Antoine Samba, le puissant directeur du budget, n’a pas accepté de nous recevoir pour donner sa version des faits sur ces accusations qui l’accablent.