La petite Bana Ivana Nanou, élève à la Sil à l’Ecole publique de Nsam, a trouvé la mort ce dimanche 05 mars 2017 à 05h 50, après l’effondrement d’un pan de briques de terre.
Il est 05h 55 ce matin lorsque les pleurs déchirent le ciel encore sombre, du lieu dit « Vallée », du quartier Ahala, dans le 3ème arrondissement de Yaoundé. Couchée apprend-on hier samedi aux encablures de 22 heures, personne ne s’imaginait qu’il ne reverrait plus jamais la petite Bana Ivana Nanou vivante.
Selon une voisine interrogée par Camer.be, il était presque six heures quand un écroulement de mur vient perturber les dernières heures de sommeil de la famille Bana dont la mère absente pour cause de recherche de pitance, ne sera appelée que pour l’irréparable. « J’ai entendu le mur s’écrouler, et j’ai couru, nous confie la dame qui habite le studio attenant. Les grands-frères d’Ivana avaient déjà quitté le lit, et étaient sortis. Je suis donc entrée, et découvert que le mur de briques de terre était tombé sur ceux qui étaient encore couchés sur le matelas au sol ».
Et de rebondir : « J’ai retiré sain et sauf, le bébé de deux, Abomo Abdelaziz Nazaire. Sa grande sœur Bana Ivana Nanou, n’a pas eu de chance : des blocs de terre sont tombés sur sa tête. C’était horrible, le sang jaillissait de partout. Juste après que je l’ai extraite des décombres, elle a juste expiré très fort, et j’ai compris que c’était son dernier soupir. La petite était morte », conclut avec une émotion qu’elle a de la peine à maîtriser, la dame, la quarantaine bien sonnée.
Approchée par votre journal, la grande sœur de la petite Yvana qui partageait la même pièce qu’elle, nous apprend qu’au moment où tombe le mur, elle et ses autres sœurs qui dormaient dans un autre lit, et bercées par la fraicheur matinale, n’ont rien entendu de l’effondrement du mur.
L’une des sœurs d’Ivana a laissé entendre qu’un autre de ses frères qui partageaient la couche avec elle, et qui lui, s’est réveillé un peu plus tôt, a il y a deux jours, fait un rêve mettant en scène un mur de la maison à la construction du reste précaire et dangereuse, s’écrouler sur eux. « Ivana a refusé hier soir de venir se coucher avec nous sous la moustiquaire. Il y avait pourtant beaucoup de moustiques », nous confie en larmes, une de ses grandes sœurs.
Au moment où nous quittions les lieux, le corps de la petite et candide Bana Ivana Nanou, était déjà à Ayos son village natal où, nous a-t-on confié, l’inhumation devait avoir lieu avant la tombée de la nuit. Un peu exaspérés, des riverains ont avancé que la petite Yvana est la deuxième personne à trouver la mort dans cette concession, de suite de l’effondrement de mur.
Il est sans doute grand temps pour que les autorités compétentes s’intéressent à cette dangereuse concession en poto-poto enduite d’un peu de ciment et sable, et dont le mur arrière fait de briques de terre sans aucun pilier en fer, pourrait encore faire des victimes avec le retour des pluies à Yaoundé. Encore qu’on aurait connu au moins trois morts ce matin si, deux enfants (les plus âgés) de cette famille qui partageaient la même couche que la petite Yvana, ne s’étaient levés plus tôt.
Et la petite Bana Yvana Nanou qu’attendent demain lundi à l’Ecole publique de Nsam, ses camarades et sa maîtresse, repose désormais dans la terre d’Ayos qui l’a vu naitre en 2011.