La communauté urbaine de Yaoundé voit en cet ouvrage à fort relent d’assainissement un moyen de plus pour enjoliver la ville aux sept collines. « L’assainissement des eaux n’est pas un projet financièrement rentable en tant que telle », dixit Arnauld Philippe Ndzana. Même si le titre du projet d’aménagement du Lac municipal et de la Mingoa est « Valorisation économique et touristique de la Vallée de la Mingoa » les évaluations sur le terrain laissent penser autrement.
Le projet renvoie plutôt l’image d’un site où des familles pourront se requinquer en fin de semaine. Il s’agit pour le Minepat de promouvoir durablement l’attraction de la capitale politique de Yaoundé. « Autant l’hôtel, la base nautique ou le restaurant peuvent générer des recettes, mais le gain économique et social qu’apportent des actions sur l’environnement ne sont pas toujours des gains évidents à première vue », déclare Arnauld Philippe Ndzana.
Cependant, reconnaît-il « L’environnement a une rentabilité socio-économique à long terme ». Il ne faut donc pas s’attendre que l’activité autour du Lac municipal contribue au remboursement des fonds contractés auprès de bailleurs de fonds. La mise sur agenda de ce projet s’inscrit bien dans la vision d’aménagement de la ville de Yaoundé à l’horizon 2020. Pour la Communauté urbaine de Yaoundé, il est question de participer à la sauvegarde et la protection des espaces naturels de la capitale politique du pays.
C’est ainsi qu’une stratégie de reconquête des cours d’eau urbains est envisagée. Y figure le traitement urbanistique de ces espaces afin de lutter contre les pollutions diverses et la salubrité des berges. La communauté urbaine de Yaoundé s’engage aussi de lutter contre l’habitat riverain précaire.
Une ville écologique à l’horizon 2020
Le souci est d’assurer la survie d’une faune et de la flore en milieu urbain dans un contexte de changements climatiques. Pour le drainage pluvial et le ruissellement dégradant divers cours et plans seront définis pour assurer un drainage naturel. Pour cela, selon les sources de la Communauté urbaine de Yaoundé, l’on scrute la mise en place d’une réglementation et d’un « plan de prévention eaux » ainsi que la maîtrise des marigots, coulées et cours d’eaux secondaires.
Le schéma défini par la CUY aboutira à la mise en réseau des espaces verts isolés et conquis par une exploitation d’un réseau naturel en éventail autour de la vallée du Mfoundi. Selon le document de planification urbaine de la ville de Yaoundé à l’horizon 2020, la plus-value de ces actions est la création de jardins culturels ou thématiques reliés entre eux à partir d’Olezoa, Ekié, Mingoa, Ebama, Ntem, Biyeme, Ebogo et Ake.
En toile de fond, les habitants découvriront une trame écologique superposée au réseau viaire, un système de transport cyclable et pédestre tout comme la continuité paysagère assurée par des couloirs en traitement végétal / minéral. Ces actions, si elles sont conduites avec efficacité inscriront la ville de Yaoundé dans une perspective où l’on parle de plus en plus de ville écologique à travers le monde.