La rivière Mfoundi qui serpente plusieurs quartiers de la capitale politique, est aujourd'hui au cœur d'un projet de réhabilitation environnementale visant à améliorer les conditions de vie des riverains. Devenue un dépotoir à ciel ouvert, les déchets qui couvraient ses berges et son lit, provenaient des ménages, des marchés mais aussi de certaines petites entreprises environnantes pour qui cette rivière s'est transformée en un moyen d'évacuation de tous leurs déchets parfois toxiques. La situation était si incommodante que des montagnes de déchets s'accumulaient sur les berges, entravant ainsi le bon écoulement des eaux pluviales et provoquant des inondations à n'en plus finir. Il y'avait trop de mauvaises odeurs, et l'eau ne circulait même pas. Depuis qu'ils ont commencé les travaux, l'atmosphère est dégagée, explique Eric T, habitant du quartier. Depuis des années, nous vivions dans des conditions déplorables à cause des déchets qui s'accumulaient dans la rivière. Lors des pluies, l'eau débordait et inondait nos maisons, raconte Ernestine Ngono, une riveraine. Voir tous ces engins curer la rivière est un grand soulagement pour nous, poursuit-elle.

Cependant, les populations qui vivaient sous le diktat d'une pollution imposée, la Cuy a donc pris des mesures pour ré soudre ce problème. Notamment à travers le déploiement de ses agents techniques qui, à l'aide des engins ont procédé à l'assainissement des berges et le lit de la rivière. En plus de cette opération de curage, les habitants de Ngoa-Ekelle ont été sensibilisés sur l'importance de ne pas jeter leurs déchets ménagers dans la rivière. D'ailleurs, des nouveaux bacs à ordures ont été installés pour faciliter la collecte desdits déchets. Les bienfaits de ces travaux sont déjà perceptibles.

Les mauvaises odeurs, autrefois omni- présentes, se dissipent peu à peu, et le risque de maladies liées à l'insalubrité, telles que le paludisme ou les infections respiratoires, diminue progressivement. L'initiative de la Cuy est une preuve tangible que la lutte pour un environnement sain est possible et que, avec l'engage ment de tous, la qualité de vie dans les quartiers peut être significativement améliorée.

Réduction de la pauvreté urbaine En rappel, ces travaux s'inscrivent dans le cadre du Projet d'assainissement de Yaoundé (Pady.2) dont la phase 1 financée par la Banque mondiale, avait permis d'aménager 20% du linéaire du cours d'eau principal (Mfoundi) et de ses quatre affluents traversant la ville de Yaoundé. Cette opération se justifie par la situation actuelle du réseau de drainage de la ville de Yaoundé caracté risée par sa faiblesse et son mauvais fonctionnement, occasionnant de fréquentes inondations du fait de l'impor- tante pluviométrie (environ 2000 mm par an).

Cette nouvelle phase entreprise par les équipes de Luc Messi Atangana, Le Maire de la ville, permettra d'aménager le linéaire restant, renforçant ainsi les impacts positifs de la première phase aux plans de la santé et de la réduction de la pauvreté urbaine. L'on apprend aussi que le projet financera des amé nagements paysagers autour du canal principal et contribuera au renforcement des moyens de lutte anti-vectorielle des centres de santé de sa zone d'intervention.