Au lieu de tirer les leçons de l’élimination des Fennecs à Blida face aux Lions indomptables, les Algériens ont trouvé leur bouc émissaire : Samuel Eto’o, victime d’une agression perpétrée par un youtubeur algérien au Qatar
On peut légitimement s'offusquer de la scène qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux montrant Samuel Eto'o fils assénant un coup de pied à un individu. Oui il faut s'en offusquer et d’ailleurs Eto'o est le premier à exprimer ses regrets. Cependant, en observant avec plus d'attention ce film, on est frappé par une double attitude d’Eto’o. La gentillesse et la disponibilité avec laquelle il agrée les nombreux fans qui le sollicitent pour des photos, y compris ceux vêtus aux couleurs brésiliennes dont l'équipe pourtant a été battue quelques jours plus tôt par les Lions indomptables, tranche totalement avec sa réaction violente contre un autre personnage. Il s'est assurément passé quelque chose de grave pour qu’Eto'o sorte ainsi de ses gonds. Pour bien le comprendre, il faudrait s'intéresser à cet individu. D'après de nombreux médias, ce personnage n'est pas un inconnu des faits divers. Il fait partie de cette nouvelle race de personnes qui ont pour activité « youtubeur ». Il s'agit du dénommé Sadoumi SM, un Algérien. Le même qui, déjà, lors de la cérémonie du tirage au sort des groupes le 1er avril, s'était rendu à Doha et avait copieusement insulté Samuel Eto'o et Rigobert Song, les traitant de corrompus et de tricheurs. Le Cameroun n'étant pas en reste, soit dit en passant. Ce jour-là, ce lugubre personnage revendiquait son acte au nom de son pays, l'Algérie. Tout ceci, dans un silence assourdissant des autorités algériennes face à une telle inélégance.
Eto'o et Song avaient gardé leur calme et leur dignité. Alors question : qu'est-ce qui pourrait expliquer qu’après la rencontre Brésil-Corée qu’Eto’o se soit emporté devant ce que Sadoumi SM présente lui-même comme des questions faisant allusion aux pots de vins versés à l'arbitre mauritanien Mamadou Gassama ? Pour certains observateurs, une seule explication paraît plausible. Eto'o a été piqué dans ce qu'il a de plus cher : son humanité.
PROVOCATION
En tant que footballeur, estiment nos observateurs, Eto'o prenait avec un sourire, quelquefois narquois, les fautes et autres violences commises sur lui par des adversaires dépassés par la science du football. Aucune réaction violente. Il se savait supérieur dans le jeu. Par contre, il réagissait dans une autre gamme dès lors que des propos ou attitudes racistes étaient prononcés ou affichés. C'est ainsi que le 25 février 2006, lors de Saragosse-Fc Barcelone, exaspéré par les cris de singes à son endroit, Eto’o menace de quitter l'aire de jeu et contraint ainsi l'arbitre à interrompre le match et à mettre en garde ces hordes de sauvages. Quelques jours plus tard, le maire de Saragosse, Juan Alberto Beloch, faisait parvenir une lettre d'excuse au goléador camerounais dans laquelle l'édile exprime son indignation face à l'attitude saragociste et invitait Eto’o et famille à visiter cette belle « cité ouverte tolérante et multiculturelle ».
Au lieu de se remettre en question, les Algériens à travers leurs discours respectifs, incitent plutôt à la violence et à la haine. Ces hordes fanatisées et ensauvagées ne font plus la différence entre le football (un jeu), malgré les enjeux et le reste. Il est plus que temps que les autorités algériennes réagissent enfin et rappellent à la raison tous ceux qui prétendent parler pour l'Algérie. Par ailleurs, il est plus que temps que les autorités camerounaises réclament avec fermeté que cessent ces provocations et ce harcèlement. Que la Caf et la Fifa prennent leurs responsabilités afin que le football reste et demeure un facteur d'unité.