Depuis la semaine dernière, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) est accusé d’avoir constitué un parti ethno-régionaliste.
L’engagement de Maurice Kamto en politique n’avait jamais autant défrayé la chronique comme c’est le cas aujourd’hui. L’ancien ministre délégué au ministère de la Justice, aujourd’hui président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, ne fait plus mystère de ses intentions de devenir le futur président de la république du Cameroun.
Toutefois, bien que nul ne sache encore si Paul Biya, 84 ans dont trente-cinq à la tête de l’État, se représentera en 2018, une certaine opinion a déjà commencé à discréditer l’image du Mouvement pour la reconnaissance du Cameroun (Mrc) en accusant son leader d’avoir constitué un parti bamiléké, donc ethno –régionaliste.
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Toutes les manœuvres sont désormais mises en branle pour saper la candidature de Kamto à la prochaine présidentielle en présentant son origine ethnique comme arme de guerre. Ceux qui se livrent à cette campagne de dénigrement, oublient carrément que les camerounais ont soif du changement. Ils veulent que leurs conditions de vie s’améliorent. Ces mêmes camerounais attendent aussi les meilleurs programmes politiques des candidats à la succession de Paul Biya.
Kamto a déjà son projet politique bien structuré pour la présidentielle de cette année, tout comme Me Akere Muna ou Cabral Libii. On s’attend à ce que les intellectuels critiquent ces projets dans le sens de les améliorer. Se livrer à une bataille ethno –régionaliste contre la candidature du leader du Mrc, c’est contreproductif. Cela nous distrait davantage de l’essentiel. L’heure est au débat d’idées pour mieux séduire l’électorat.
Le président Paul Biya lui-même, a toujours prôné le vivre –ensemble. Paul Biya n’a jamais été élu sur la base tribale. Tribaliser la candidature d’un candidat, c’est faire preuve de lâcheté en politique. C’est aussi promouvoir la guerre civile dans un pays qui se veut pourtant un et inindivisible .
On voit des intellectuels réputés parfois crédibles, entrer dans cette danse, alors qu’ils devraient plutôt décrier ce repli identitaire.
« Ceux des supporters du candidat Maurice Kamto qui s’activent sur le terrain du factionnalisme communautariste ne lui rendent pas service si son combat est effectivement pour le changement et la réforme démocratique au Cameroun. Je suis étonné que certains supporters se réclamant du parti, dont il est le président engagent une guerre à ciel ouvert avec des gens qui ont permis la structuration de cette formation politique qui hier n’étaient pas que des ‘’Nkwa‘’ mais des cervelles utiles à la construction du Mrc », écrit en substance le professeur Claude Abé sur sa page Facebook.
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Et le professeur Mathias Eric Owona Nguini d’enfoncer le clou. "Le Mrc est infecté par le sectarisme même s’il n’en a pas le monopole. Voilà la dégradation d’un parti … ". On voit aussi naître un autre groupe d’intellectuels qui dénoncent cette discrimination de la candidature de Maurice Kamto. C’est le cas de Mireille Fomekong qui dans une tribune libre, soutient que « Maurice Kamto c’est encore de son droit d’avoir une ambition présidentielle.
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Il pense qu’il est celui qui peut rassembler l’opposition. C’est aussi de son droit ». On peut comprendre que certains partisans du régime veulent créer le statut quo en procédant par la tribalisation de la candidature de Maurice Kamto.
En pareille circonstance, le progressisme est conseillé. Ce d’autant plus qu’il promeut la communauté nationale plutôt que le communautarisme. Si l’on veut limiter le débat sur le plan de l’ethnicité des candidats, que fera Akéré Muna qui joue la carte d’une naissance en zone anglophone qui constitue seulement les 20% de la population ?
Que dira-t-on de Joshua Oshi ? Que feront Jean Blaise Gwet et le jeune Cabral Libii du Centre ? Qu’en dirait-on de Paul Éric Kingue et Serges Espoir Matomba qui sont issus des communautés minoritaires ? Leur ethnicité ne constitue en aucun cas un handicap numérique. Ce qui est important c’est qu’ils sont tous des camerounais.