C'est une gifle cinglante pour le ministère des Sports. Alors que la judokate Manuella Fenou, 19 ans, agonisait depuis trois ans dans l'indifférence totale des autorités sportives après un accident qui l'a laissée tétraplégique, c'est finalement Samuel Eto'o, président de la FECAFOOT, qui a pris les choses en main. Un geste héroïque qui met en lumière l'inaction coupable de Narcisse Mouelle Kombi, le ministre censé protéger les athlètes camerounais.

Pendant que le ministère des Sports se contentait de communiqués creux et que la Fédération de Judo (FECAJUDO) bottait en touche, Samuel Eto'o a passé à l'action. Après l'hospitalisation d'urgence ordonnée par le ministre de la Santé, Manaouda Malachie, le patron du football camerounais a immédiatement organisé l'évacuation de Manuella vers un centre spécialisé à l'étranger.

"Quand les responsables dorment, les héros se réveillent", ironise un internaute. La comparaison est cruelle pour Mouelle Kombi, dont le silence assourdissant dans cette affaire en dit long sur l'abandon des sportifs camerounais par leur propre ministère.


Samuel Eto'o, sans obligation, a mobilisé son réseau, trouvé des fonds et accéléré les démarches.

Mouelle Kombi, payé par l'État pour ce rôle, n'a même pas daigné se déplacer pour rencontrer la jeune fille.

"C'est une honte nationale. Comment un ministre peut-il laisser un footballeur faire son travail à sa place ?" s'indigne un ancien champion olympique sous couvert d'anonymat.


L'image est forte : la FECAFOOT, fédération de football, vient en aide à une judokate alors que sa propre fédération et le ministère des Sports l'ont lâchement abandonnée.

Pire, ce geste de Samuel Eto'o met en lumière la gabegie et l'incompétence d'un système sportif camerounais qui préfère les discours aux actes.


La balle est désormais dans le camp du ministre. Va-t-il enfin sortir de son mutisme ? Présenter des excuses ? Ou continuer à ignorer le problème, comme il l'a fait depuis trois ans ?

Une chose est sûre : Samuel Eto'o vient de lui infliger une leçon de leadership et d'humanité que le Cameroun entier n'oubliera pas de sitôt.