Actualités of Friday, 11 April 2025

Source: www.camerounweb.com

CONFIDENTIEL: Ferdinand Ngoh Ngoh, l’homme qui prépare la réforme constitutionnelle de Biya

Ferdinand Ngoh Ngoh et Paul Biya Ferdinand Ngoh Ngoh et Paul Biya

Derrière le projet de révision de la Constitution se cache une figure-clé : Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence. Discret mais ultra-puissant, cet homme de l’ombre orchestre depuis plus d’un an les travaux d’une task force dédiée. Un rôle qui confirme son statut de pilier incontournable du régime.

Depuis son bureau du palais d’Etoudi, Ferdinand Ngoh Ngoh supervise en silence l’un des dossiers les plus sensibles du quinquennat. À la tête d’un comité restreint comprenant des conseillers présidentiels comme Jean-Claude Awala Wodougué et l’éminent constitutionnaliste Luc Sindjoun, il a pour mission de préparer une réforme qui pourrait redéfinir les règles du jeu politique avant la présidentielle d’octobre.

Selon plusieurs sources proches du pouvoir, c’est lui qui coordonne les réflexions sur les principaux axes de la révision : élargissement des institutions, réforme des chefferies traditionnelles, et surtout, l’épineuse question de la vice-présidence. Une disposition qui, si elle est adoptée, pourrait désigner le successeur de Paul Biya.

Sa méthode ? Un travail en circuit fermé, loin des regards indiscrets. « Tout passe par lui. C’est le filtre obligé entre les experts et le président », confie un proche du dossier. Une position qui lui donne un pouvoir considérable sur le contenu final du texte.

Ce n’est pas la première fois que Ngoh Ngoh joue un rôle central dans les moments-clés du régime. Ancien ministre délégué à la présidence, il a été l’un des artisans de la réélection de Biya en 2018, en supervisant la campagne officielle. Son ascension fulgurante et sa longévité au sommet de l’État (il occupe son poste depuis 2015) s’expliquent par une loyauté absolue et une maîtrise parfaite des arcanes du pouvoir.

Aujourd’hui, sa mission est encore plus délicate : il doit concilier les attentes des différents clans du régime tout en évitant les fuites prématurées. Certains observateurs voient dans cette réforme son héritage politique – une manière de sceller son influence durable sur le système camerounais.


La question qui agite les cercles politiques est la suivante : en poussant la création d’un poste de vice-président, Ngoh Ngoh prépare-t-il l’après-Biya ? Rien n’est moins sûr. Mais une chose est certaine : quelle que soit l’issue de ce projet, son rôle central en fait déjà l’un des hommes les plus influents du Cameroun.

Alors que les spéculations vont bon train, une certitude s’impose : dans l’ombre de Paul Biya, Ferdinand Ngoh Ngoh est désormais le maître d’œuvre d’une réforme qui pourrait changer le visage du pays.