À la Société de développement du coton (Sodecoton), ce n’est pas la grande sérénité en ce moment. Des révélations sont faites sur des manœuvres mafieuses qui vont faire perdre 18 milliards de francs CFA à l’État. La chronologie des faits, selon Boris Bertolt.
Octobre 2023 : Geocoton met en vente ses parts dans le capital de la Sodecoton. Danpullo, déjà actionnaire à hauteur de 11 %, se positionne pour reprendre les 30 % de Geocoton. Prix proposé : 13 milliards de francs CFA.
Novembre 2023 : la direction générale de la Sodecoton, inquiète de la prise d’importance du groupe SMIC de Danpullo se rapproche d’Abbas Jaber (Geocoton) pour court-circuiter le processus avec Danpullo.
Janvier 2024 : la direction générale de la Sodecoton convainc la SGPR de la nécessité de racheter les parts de Geocoton en partie par la CNPS.
Juin 2024 : face aux hésitations de la CNPS, la direction générale de la Sodecoton envisage l’option de mettre à contribution les fonds des employés et des agriculteurs pour racheter les 30 % de Geocoton.
Août 2024 : devant la bonne volonté des autorités camerounaises, Geocoton revalorise son prix jusqu’à 40 milliards de francs CFA, car Abbas Jaber son président, souhaite racheter des actions de Corsair.
Septembre 2024 : face à la pression des interlocuteurs camerounais (retro commissions d’usage), Abbas Jaber monte son prix de vente une fois encore, alors qu’aucun autre concurrent n’est intéressé par ses actions.
Janvier 2025 : un accord est trouvé entre l’État du Cameroun et Geocoton sur un prix au-dessus même des prétentions de Geocoton.
Février 2025 : après l’accord trouvé avec Geocoton, Danpullo, furieux, exige qu’on lui rachète ses 11 % aussi au même prix, convaincu que les actions ont été surestimées. Il veut sortir du capital de la Sodecoton.
Au final l’état du Cameroun a vendu ses 11 % à la SMIC il y a quelques années à 1,2 milliard. Ce même État revient racheter 18 % de la même entreprise à 28 milliards de francs CFA, soit 18 fois plus cher.