Le président du GICAM dénonce une circulaire ministérielle qui impose aux entreprises de verser deux fois le même montant de cautionnement
Une nouvelle tension vient d'éclater entre le secteur privé et l'administration camerounaise. Célestin Tawamba, président du Groupement des Entreprises du Cameroun (GECAM), vient de monter au créneau contre une récente circulaire du ministre des Marchés publics, Ibrahim Talba Mala, qu'il accuse de violer frontalement le code général des marchés publics.
Au cœur de la controverse : une note circulaire signée par le ministre des Marchés publics qui exige des entreprises déjà détentrices de cautionnements bancaires de verser un montant identique à la Caisse de Dépôt et Consignation (CDC). Cette mesure est perçue par les opérateurs économiques comme l'imposition d'une double caution, créant ainsi une charge financière supplémentaire pour les entreprises soumissionnaires aux marchés publics.
"Cette circulaire constitue une violation flagrante des dispositions du code des marchés publics et représente une énième action visant à réduire les performances des entreprises camerounaises", a déclaré le président du GECAM dans un communiqué obtenu par notre rédaction.
Cette passe d'armes intervient dans un contexte où les relations entre le gouvernement et le secteur privé connaissent déjà des tensions. Selon plusieurs analystes économiques, cette nouvelle mesure risque d'accentuer les difficultés des entreprises, particulièrement les PME qui peinent déjà à accéder aux marchés publics.
"Imposer une double garantie financière aux entreprises dans le contexte économique actuel revient à leur demander de mobiliser deux fois plus de trésorerie, ce qui est tout simplement insoutenable pour beaucoup d'entre elles", explique un expert en finances publiques qui a requis l'anonymat.
En interpellant directement le ministre Talba Mala, Célestin Tawamba, surnommé le "patron des patrons", utilise son influence pour défendre les intérêts des entreprises camerounaises. Le GECAM attend maintenant une réaction du ministère des Marchés publics, qui n'a pas encore répondu officiellement à ces accusations.
Cette confrontation met en lumière les défis persistants de la gouvernance économique au Cameroun, où les réformes administratives se heurtent souvent aux réalités du terrain et aux besoins des opérateurs économiques.
Notre rédaction continuera de suivre ce dossier et vous tiendra informés des développements à venir dans ce bras de fer entre le GECAM et le ministère des Marchés publics.