Dans une interview accordée à l’émission Le Club sur Bnews1, Sylvain Tjock, maire d’Eseka, a fustigé l’ingérence du ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, dans la gestion de la Fecafoot. Selon lui, Samuel Eto’o, président de la fédération, ne peut prendre aucune décision majeure sans l’aval du Minsep, une situation qui paralyse le football camerounais.
Invité de l’émission Le Club, animée par Ernest Obama, Sylvain Tjock n’a pas mâché ses mots. Pour lui, le conflit entre la Fecafoot et le ministère des Sports (Minsep) trouve sa source dans « un système où le pouvoir est concentré entre les mains d’une seule personne ».
« Lorsque vous êtes dans un système hypercentralisé où la gloire n’est réservée qu’à une seule personne, ce n’est pas un système dédié à la réussite et à la performance des autres. Parce que votre performance peut devenir un adversaire à la popularité de l’autre », a-t-il déclaré.
Le maire d’Eseka, membre du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), compare la situation à celle des maires qui doivent obtenir l’aval des préfets pour toute décision. « Si vous êtes à la Fecafoot et que vous voulez que les choses avancent, il faut que le ministre des Sports vous valide. C’est comme ça un peu partout », a-t-il déploré.
Une réalité que Samuel Eto’o, selon lui, connaît bien. « Samuel ne devrait pas être surpris, il sait comment fonctionne ce système », a-t-il ajouté, sous-entendant que le président de la Fecafoot est conscient des limites imposées par le Minsep.
Au-delà du football, Sylvain Tjock pointe du doigt une culture administrative où l’autonomie des institutions est souvent sacrifiée au profit d’une centralisation excessive. Une situation qui, selon lui, freine l’efficacité et l’innovation dans plusieurs secteurs.
« Quand chaque décision doit être validée en haut lieu, comment voulez-vous que les responsables sur le terrain agissent avec réactivité et ambition ? », s’interroge-t-il.
Si le maire d’Eseka n’a pas proposé de remède miracle, son intervention relance le débat sur la nécessité d’une décentralisation effective au Cameroun, y compris dans le sport.