Actualités of Friday, 18 April 2025

Source: www.camerounweb.com

Prison à vie: le ciel tombe sur la tête d'un leader ambazonien, c'est la catastrophe

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Le tribunal militaire de Yaoundé a prononcé mardi 16 avril 2025 une sentence de prison à perpétuité contre Abdul Karim Ali, intellectuel et figure emblématique du mouvement séparatiste anglophone. Cette décision marque un tournant dans le traitement judiciaire des leaders de la crise anglophone qui secoue le pays depuis plusieurs années.

Le collège de trois magistrats militaires a rendu ce verdict à l'issue d'un procès controversé qui a attiré l'attention des organisations de défense des droits humains. Cet universitaire de renom avait été interpellé en 2022 à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest, bastion du mouvement séparatiste.
Initialement condamné à trois ans de prison, Abdul Karim Ali a vu sa peine considérablement alourdie, notamment après avoir publiquement contesté la légitimité du tribunal militaire camerounais à le juger.


En mai 2024, dans une correspondance diffusée par ses soutiens et relayée par plusieurs médias dont Le Courrier du Cameroun, l'activiste avait affirmé "se reconnaître en tant que citoyen ambazonien" et refusé de se soumettre à "la juridiction annexionniste de la République du Cameroun".
Cette position radicale, réaffirmant son allégeance à l'État autoproclamé d'Ambazonie, n'a visiblement pas joué en sa faveur auprès des magistrats militaires.


Son arrestation à Bamenda avait été qualifiée d'"enlèvement" par ses avocats, qui dénonçaient une procédure irrégulière. Immédiatement après son interpellation, Abdul Karim Ali avait été transféré à Yaoundé et détenu dans les locaux du

Cette condamnation à perpétuité est interprétée par de nombreux observateurs comme un message clair adressé aux autres leaders séparatistes. Elle intervient dans un contexte où les autorités camerounaises multiplient les opérations militaires dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour tenter de mettre fin à un conflit qui a déjà fait plus de 6000 morts et déplacé près d'un million de personnes depuis 2016.

Les défenseurs des droits humains, qui suivent de près cette affaire, s'inquiètent des implications de ce verdict sur les perspectives de dialogue et de résolution pacifique de la crise anglophone.