Le feuilleton judiciaire impliquant la militante du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) se poursuit. L'audience de Marie Paule Paule, de son vrai nom Angos Nnanga, qui s'est tenue ce jeudi au tribunal de grande instance de Yaoundé, s'est soldée par un nouveau report au 15 mai 2025.
Cette décision signifie que la militante, qui séjourne déjà depuis près de six mois à la prison centrale de Kondengui, devra y rester au moins trois semaines supplémentaires. Une situation qui inquiète ses soutiens, alors que les conditions de détention dans cet établissement pénitentiaire sont régulièrement critiquées par les organisations de défense des droits humains.
L'arrestation d'Angos Nnanga en novembre 2024 fait suite à une plainte déposée par Cathy Meba, conseillère régionale au Sud et nièce du président Paul Biya. Les charges retenues contre la militante sont lourdes : "cybercriminalité, injures publiques, diffamation et menaces sous conditions".
Selon des sources proches du dossier, les forces de sécurité la recherchaient depuis 2023. C'est lors de son retour discret au Cameroun qu'elle a finalement été interpellée à l'aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, avant d'être conduite dans les cellules de la Direction Régionale de la Police Judiciaire.
D'après plusieurs témoignages, des tentatives de négociation auraient été initiées entre les deux parties, mais Marie Paule Paule les aurait systématiquement rejetées. La militante aurait notamment affirmé bénéficier de la protection de Chantal Biya, première dame du Cameroun, une déclaration qui n'a visiblement pas suffi à lui éviter l'incarcération.
L'ironie de cette affaire réside dans le fait qu'Angos Nnanga est connue comme une fervente militante du RDPC, le parti au pouvoir dirigé par le président Paul Biya. Cette situation met en lumière les tensions qui peuvent exister au sein même de la formation politique dominante au Cameroun.
Les observateurs de la scène politique camerounaise suivent de près cette affaire qui illustre la complexité des relations de pouvoir au sein de l'appareil d'État et du parti présidentiel.
La prochaine audience du 15 mai sera déterminante pour l'avenir judiciaire de celle qui se fait appeler Marie Paule Paule et qui, pour l'heure, reste derrière les barreaux de Kondengui.