Alors que CFOOT vient de recevoir pour la troisième année consécutive le prix du "meilleur média sportif du Cameroun", des voix s'élèvent pour remettre en question l'objectivité de ce média dans sa couverture des affaires liées à la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT).


Si les partisans de CFOOT saluent "un travail acharné pour diffuser des informations fiables et de qualité" et "un engagement constant dans la lutte contre la mauvaise gouvernance dans le football camerounais", les critiques pointent une ligne éditoriale de plus en plus orientée contre l'actuel président de la FECAFOOT, Samuel Eto'o.

Plusieurs observateurs du paysage médiatique sportif camerounais dénoncent ce qu'ils qualifient de "campagne d'insulte et de dénigrement systématique" à l'encontre de l'ancien international camerounais et de l'institution qu'il dirige.


Au cœur des critiques figure le positionnement jugé partial de CFOOT dans le conflit qui oppose la FECAFOOT au Ministère des Sports et de l'Éducation Physique dirigé par Narcisse Mouelle Kombi, ainsi qu'au sélectionneur national Marc Brys, dont la nomination continue de faire débat.

"CFOOT prend clairement fait et cause pour Mouelle Kombi et Marc Brys au lieu de maintenir une position équilibrée permettant aux Camerounais de se forger leur propre opinion," souligne un expert des médias sportifs qui a requis l'anonymat.


Les défenseurs de CFOOT, notamment des figures comme Alain Denis Ikoul, Ivan Kamwa et Blaise Etongtek Batam, revendiquent un rôle de "surveillance" de la gestion financière de la FECAFOOT. "Grâce à nous, désormais même en voulant acheter des sandwiches aux enfants, Nyandom [surnom donné à Samuel Eto'o] regarde d'abord bien s'il ne s'agit pas de l'argent de la FECAFOOT", se félicitent-ils.
Cette approche est perçue par certains comme du journalisme de vigilance, mais par d'autres comme du harcèlement systématique dépassant le cadre d'une critique constructive.


Cette controverse soulève des questions fondamentales sur les standards journalistiques dans le domaine sportif au Cameroun. Si le rôle de contre-pouvoir des médias est essentiel dans une démocratie, la frontière entre investigation rigoureuse et acharnement médiatique semble de plus en plus floue dans ce cas précis.

Au moment où les performances des Lions Indomptables sont scrutées avec attention, cette polarisation médiatique pourrait avoir des conséquences sur la sérénité nécessaire au développement du football camerounais.