Le SYNES rejette fermement toute association de la communauté universitaire au soutien à la candidature du président sortant pour un nouveau mandat
Le Syndicat National des Enseignants du Supérieur du Cameroun (SYNES) a publié aujourd'hui une déclaration officielle en réaction à l'appel de soutien à la candidature du président Paul Biya attribué aux "universitaires et à la société civile" paru le 14 mars dernier.

Dans un communiqué sans équivoque, le SYNES dénonce ce qu'il qualifie de "tentative d'associer l'ensemble des enseignant.e.s de l'enseignement supérieur et la communauté universitaire à un soutien partisan en faveur de Monsieur Paul Biya, Chef de l'État depuis 1982."




"Le Syndicat National des Enseignants du Supérieur du Cameroun (SYNES), représentant légal des enseignants-chercheurs des Universités publiques, prend acte de la publication, dans vos colonnes du 14 mars 2025, d'un article intitulé Candidature de Paul Biya: L'appel républicain des universitaires et de la société civile", indique le communiqué.

Tout en reconnaissant le principe de liberté de la presse, l'organisation syndicale estime avoir "l'obligation morale et professionnelle de réagir à cet article dont le contenu porte atteinte à l'éthique et à la déontologie universitaires, bafoue la neutralité des institutions académiques et travestit la réalité du pluralisme intellectuel au Cameroun."

Le SYNES tient à préciser que l'appel en question, "initié par une minorité d'individus aux titres académiques certes respectables, ne reflète en aucun cas la position collective des enseignant.es, des chercheur.es ou des étudiant.e.s."
Le syndicat va plus loin en affirmant que cette démarche est "loin d'être un élan républicain ou attaché à un esprit commun" mais relève plutôt "d'une instrumentalisation politique des institutions éducatives, incompatible avec les missions fondamentales de l'Université."


Cette mise au point intervient dans un contexte politique de plus en plus tendu au Cameroun, à l'approche d'une possible nouvelle candidature de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. De nombreuses organisations de la société civile et des partis politiques d'opposition ont déjà exprimé leur position concernant une éventuelle nouvelle candidature du président sortant.

Le SYNES, par sa déclaration, semble vouloir préserver l'indépendance et la neutralité de la communauté universitaire face aux enjeux politiques qui s'annoncent, tout en rappelant l'importance du pluralisme intellectuel au sein des institutions académiques camerounaises.

Cette prise de position rappelle le rôle crucial des syndicats dans la défense des valeurs fondamentales de l'université, notamment son autonomie vis-à-vis du pouvoir politique, quel qu'il soit.