Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), Joseph Le estime que les quotas dans les concours administratifs « demandent à être améliorés compte tenu de l'évolution et de la dynamique sociale ».
« Dans le processus de recrutement, il est tenu compte des quotas régionaux, eux-mêmes définis en fonction de la taille de la population à une époque, c’est-à-dire dans les années 1990, plus précisément en 1992, et surtout du taux de scolarisation », a expliqué le ministre Joseph Le, le 4 avril dernier à l’Assemblée nationale, en réponse à l’interpellation d’un député sur cette question.
Ces quotas ont été instaurés par un arrêté du 4 août 1982, il y a près de 43 ans, et réaffirmés dans les décrets du 25 juin 1990 et du 20 août 1992. Ces textes précisent les modalités d’application de l’article 55 relatif à la répartition des places par région. Pour le ministre chargé des ressources humaines de l’État, bien que l’équilibre régional soit pris en compte à travers l’application des quotas, le premier critère de sélection des candidats reste « la compétence ».
« Nous commençons par le principe de la compétence, la qualité du travail fourni par le candidat », a-t-il précisé. Le candidat doit également obtenir « au moins 12 sur 20 de moyenne ». Le deuxième critère est, « bien évidemment, la prise en compte de ces quotas régionaux », a reconnu le ministre.
Il a ajouté : « Oui, il y a bel et bien une politique d’équilibre régional et donc une prise en compte des quotas régionaux, sous réserve, bien sûr, du mérite des candidats ».
Équilibre régional en déséquilibre
Rappelons que les textes susmentionnés consacrent la répartition régionale suivante des places dans les concours administratifs : Adamaoua, 5 % ; Centre, 15 % ; Est, 4 % ; Extrême-Nord, 18 % ; Littoral, 12 % ; Nord, 7 % ; Nord-Ouest, 12 % ; Ouest, 13 % ; Sud, 5 % ; et Sud-Ouest, 8 %.
Selon le ministre Joseph Le, lorsque le quota d’une région n’est pas totalement pourvu, les places disponibles sont redistribuées entre les régions appartenant à un même groupe géographique. Le premier groupe est composé de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord et du Nord. Le deuxième groupe regroupe le Centre, le Sud et l’Est. Le troisième comprend le Littoral et l’Ouest. Le quatrième et dernier groupe réunit le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
La politique des quotas visant à préserver l’équilibre régional ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion publique. Certains la défendent comme un moyen d’offrir des chances aux régions moins scolarisées, tandis que d’autres dénoncent un sacrifice du mérite au profit d’une harmonisation des chances.