Un nouveau cas de féminicide vient d'être signalé dans la région de l'Est du Cameroun, soulevant une fois de plus la problématique des violences faites aux femmes dans le pays. Une conseillère municipale du RDPC de Betare-Oya a été battue à mort par son conjoint centrafricain dans la soirée d'hier.
Selon les informations recueillies, le drame s'est produit aux alentours de 23 heures à Betare-Oya. La victime, une enseignante qui siégeait également au conseil municipal sous la bannière du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), a succombé aux coups violents de son conjoint qui a pris la fuite immédiatement après son acte.
Particulièrement active dans sa communauté, la défunte était également membre du comité d'organisation des célébrations de la Journée internationale des droits des femmes dans son arrondissement. Une implication qui rend ce drame d'autant plus saisissant.
Ce féminicide serait le quatrième enregistré en l'espace de cinq jours sur le territoire camerounais, témoignant d'une recrudescence inquiétante de ce type de violence.
La question des violences basées sur le genre au centre des préoccupations
Pour N'Zui Manto, activiste qui a relayé l'information, ce nouveau drame met en lumière l'inefficacité des célébrations du 8 mars au Cameroun : "La journée de la femme ne sert à rien au Cameroun sauf à Chantal Biya qui encaisse les milliards de FCFA ce jour-là en vendant les pagnes", a-t-il déclaré, appelant les femmes camerounaises à boycotter cette journée qu'il juge "inutile" et qui, selon lui, ne permet pas d'aborder les problèmes quotidiens auxquels elles font face.
Ce nouveau cas de féminicide relance le débat sur les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre les violences basées sur le genre. Les organisations de défense des droits des femmes appellent à une action plus ferme de la part des autorités, notamment en ce qui concerne la prévention, la protection des victimes et la poursuite des auteurs.
Les forces de l'ordre ont lancé une recherche active pour retrouver le fugitif de nationalité centrafricaine. Les circonstances exactes du drame restent à éclaircir, mais ce nouvel acte de violence vient s'ajouter à une liste déjà longue de féminicides qui interpellent sur la nécessité d'une prise de conscience collective et d'actions concrètes pour mettre fin à ces drames.