Une opération des forces de sécurité a brutalement interrompu dimanche une réunion statutaire des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) dans leur siège de Konissi à Mbanga. Quatre responsables locaux du parti ont été arrêtés et placés en garde à vue dans des conditions que l'opposition dénonce comme arbitraires.
L'incident s'est produit vers 15h lorsque l'adjoint au sous-préfet de Mbanga, accompagné d'un important dispositif de police et de gendarmerie, a fait irruption dans la salle où se tenait l'assemblée générale des structures locales du MRC. "Ils étaient lourdement armés comme pour une opération de grande envergure alors que nous étions en plein débat interne", témoigne un militant présent sur les lieux sous couvert d'anonymat.
Les autorités auraient exigé la présentation d'une autorisation de réunion, ce que les organisateurs ont immédiatement contesté. "Nous leur avons expliqué qu'il s'agissait d'une réunion statutaire de notre parti, donc parfaitement légale et ne nécessitant aucune autorisation préalable", a déclaré un membre du bureau communal présent lors des faits.
Quatre responsables interpellés
Malgré ces explications, les forces de l'ordre ont procédé à l'interpellation de quatre cadres du parti :
Yankoua François Xavier, secrétaire de la fédération communale
Kameni Joseph, vice-président communal
Kamto Pascal, conseiller du parti
Palla Mathurin, chargé du comité de médiation
Contacté par nos soins, le responsable régional du MRC a dénoncé "une violation flagrante des libertés politiques" et exigé "la libération immédiate de nos camarades". Plusieurs organisations de la société civile ont également exprimé leur préoccupation face à ce qu'elles qualifient de "rétrécissement continu de l'espace démocratique".