Actualités of Saturday, 23 November 2024

Source: www.camerounweb.com

Élimination : un malheur est arrivé à Ramon Cotta à Kondengui

Arrestation de Ramon Cotta Arrestation de Ramon Cotta

Ramon Cotta est connu pour être un activiste dont les positions sont toujours hostiles au pouvoir de Paul Biya. Le Camerounais a été capturé au Gabon en juillet. Depuis, le sujet occupe tout le monde. Son avocat Me Hippolyte Meli a communiqué, faisant savoir tout ce qui suit.

Déni et négation sous les regards des gendarmes des mauvais traitements. Le déni du droit se poursuit devant les juridictions avec la négation des serments. On va faire comment ? On vit toujours les contradictions. Contradictions avec tous les principes supérieurs de procédure pénale à travers des procédures honteuses pour la République. Elles expriment plus des actes de vengeance sans limites ni principes que des actes de bonne justice. Elles révèlent au grand jour un dispositif de répression et de maintien de l'ordre établi qui fait de sa sécurité une priorité absolue sur tout, et quoi qu'il en coûte.

Le champ des ennemis à abattre et à combattre est devenu sans limite. Le grillon inoffensif qui chante est matraqué avec la même force que l'éléphant. Tout le monde est sous les verrous. Le passé non glorieux maquillé est instrumentalisé alors qu'il n'est jamais passé. On ne veut faire face à aucune réalité. Il est aussi verrouillé la vie des exilés du système qui ont reconstruit leur vie loin de ses regards sécuritaires. Après instrumentalisation de ce passé imposé, des enquêtes hasardeuses, des mauvais traitements, des humiliations, des actes de tortures.

Hier 21 novembre 2024, à la Cour d'appel du Littoral à Douala, le Parquet général requiert la confirmation des lourdes peines prononcées par le Tribunal militaire de Douala contre Ngeussan Dorgelesse et autres victimes de la répression des marches pacifiques du MRC du 22 septembre 2020. Des gens qui ne savent rien des armes et qui n'ont pu traverser une simple patrouille policière non armée, mais accusés de révolution, c’est-à-dire de coup d'État.

Me Fabien Kengne, à la défense, plaide l'illégalité des poursuites avec son caractère ridicule pour la République. L'affaire est mise en délibéré pour arrêt à intervenir le 19 décembre 2024. Y aura-t-il un petit Noël pour les militants du MRC incarcérés en ces temps des "vraies et fausses" instructions de la haute hiérarchie ?

Pendant ce même temps à Yaoundé, au Tribunal militaire, l'interrogatoire de Ramon Cotta, kidnappé à Libreville où il s'était reconstruit une nouvelle vie, une vie d'exilé de facto, brusquement et brutalement interrompue par des putschistes qui ont la peur bleue des putschs, et voient le putsch en le simple papillon qui s'envole. C'est pour cela qu'il n'a mérité d'aucune audience d'extradition à Libreville. Toujours, et rien que les coups de matraques et des bottes. Et puis 74 jours de garde à vue au SCRJ in Communicado, mal des nerfs, début de paralysie, troubles visuels, nous étions là le 09 octobre 2024.

Un avis d'interrogatoire pour le 21 novembre 2024 à 9h a été notifié en début de semaine. Hier, jusqu'à 10h 30, quelques membres et nous, les conseils, sommes là, dans l'attente, il n'est pas toujours extrait de la prison centrale de Yaoundé Kondengui. Le mandat d'extraction n'est pas parti. Sur procédure d'urgence, il est escorté au Tribunal militaire de Yaoundé vers 11h30 et tout commence. Ramon Cotta a été kidnappé à Libreville puis expédié sans extradition à Yaoundé. Il était vêtu d'une culotte, d'un t-shirt, détenait une somme de 27 000 et un téléphone. Voilà tous les équipements d'un terroriste version autorités camerounaises.

Voilà les équipements de quelqu'un qui veut renverser à partir de Libreville les institutions et le gouvernement de Yaoundé. Voilà les fonds de celui qui finance le terrorisme et veut acheter les armes. Il ne détient en ce moment même pas une simple bûchette d'allumettes qui peut lui permettre d'allumer une détonation ou une bombe artisanale. C'est bien ridicule que la République, notre République ait peur d'une telle mouche.

Peut-il traverser avec tout çà une patrouille de police non armée ? Peut-il arriver à Yaoundé quittant Libreville avec les 27 000 francs CFA ? Peut-il commander combien de fusils ? Ramon Cotta revendique son statut de réfugié et demande à répondre de tous les chefs d'accusations devant les instances judiciaires gabonaises. Dans tous les cas, un référé international intéressant se déroule à Genève suivant les procédures spéciales. Qui salit en définitive le Cameroun ?


Il n’a échappé à personne, à travers cette sortie de l’avocat, que le gouvernement chercherait uniquement à éliminer Ramon Cotta dont il craint beaucoup de choses. Ce malheur (déficience physique et trouves aggravés) qui lui arrive en prison le tue à petit feu. Et si c’était vraiment le but poursuivi par le pouvoir ?