Actualités of Tuesday, 18 October 2022

Source: www.camerounweb.com

‘Je sais qu’ils me tueront’ : Nathalie Yamb répond à Emmanuel Macron

Yamb est interdite d'entrée en France Yamb est interdite d'entrée en France

Ces fans et abonnés attendaient sa réaction. C’est fait. L’activiste d’origine camerounaise Nathalie Yamb brise le silence après l’annonce de la décision de Paris de lui interdire le territoire français. Nathalie Yamb ne s’est pas appesantie sur le contenu de la décision mais sur le risque d’assassinat qui plane désormais sur sa personne. Tout en excluant pas la possibilité qu’elle se fasse éliminer, elle reste convaincue que d’autres personnes après elle porteront le flambeau de la lutte pour la libération des peuples africains. CamerounWeb vous propose l’intégralité de la réaction de Nathalie Yamb.
JE SAIS

Oui. Je sais qu’ils me tueront. Mais ils n’arriveront pas à assassiner l’irrépressible envie de liberté et de justice qui anime la grande majorité des populations africaines. Le 15 octobre 1987, ils ont assassiné Thomas Sankara, mais ils n’ont pas réussi à tuer les aspirations et les valeurs qu’il incarnait.

Le 15 octobre 2022, 35 ans plus tard jour pour jour, ils annoncent au monde entier que je suis le plus grand danger de la planète pour les intérêts français. Une petite femme africaine de 163 cm, qui ne dirige aucun État, ne possède aucune arme, aucune armée, aucun média, qu’ils ont eux-mêmes arrachée à l’Afrique, en me faisant arrêter puis expulser vers l’Europe, comme on arrêtait et jetait nos aïeux dans les cales des bateaux pour les envoyer en esclavage en Europe et dans les plantations.

Mais je ne suis pas une esclave. Je ne suis l’esclave de personne. Je ne l’ai jamais été. J’ai vécu, je vis et je vivrai en femme libre. Et je mourrai en femme libre.

De la même façon que j’ai hérité des aspirations, des valeurs, des principes et du courage de Thomas Sankara, de Jerry Rawlings, de Ruben Um Nyobè, de Jean-Jacques Dessalines, de la même façon des milliers, des millions de personnes hériteront de cela quand ils me tueront.

Bon début de semaine, les amis.