• Cette méthode est pratiquée au Cameroun depuis les années 2000
• Elle a été introduite par la pédiatre Dr Odette Guifo
• Cette méthode a contribué à sauver des milliers d’enfants prématurés
Au Cameroun, pour sauver les enfants prématurés, une méthode est en vogue. Il s’agit de la méthode mère Kangourou. De quoi s’agit-il réellement ?
Introduite au Cameroun dans les années 2000 par la pédiatre Dr Odette Guifo, cette méthode est inspirée de l'animal australien. La méthode mère Kangourou a été développée à la fin des années 1970 en Colombie pour pallier le manque de couveuses et lutter contre la transmission des infections néonatales, cette technique consiste à placer le nourrisson contre la poitrine de sa mère (ou encore le père).
Récemment interrogée, Dr Odette Guifo a donné plus de précision sur cette méthode révolutionnaire qui sauve la vie de milliers de bébés prématurés. « C’est une pratique de santé fondée scientifiquement et recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour les nouveau-nés prématurés (né avant 37 semaines de gestation) et/ou de petit poids de naissance. Nous la pratiquons au Cameroun depuis Octobre 2000 parce que le contexte s’y est prêté. Il y avait alors une pénurie des incubateurs d’élevage. Ce principe physique de peau à peau nous a rapidement séduits. Deux corps en contact équilibrent leur température, ce qui permet de lutter contre l'hypothermie qui menace les prématurés. Les battements du cœur du porteur empêchent les pauses respiratoires et les apnées. En effet, les prématurés peuvent oublier de respirer. L’allaitement maternel est plus simple, alors que l’immaturité du système de défense est compensée par l’hygiène stricte », a-t-elle expliqué au site spécialisé Allodocteurs.africa.
Pour ce qui est des résultats au Cameroun, elle assure qu’ils sont encourageants. D’ailleurs elle affiche ses ambitions pour divulguer davantage la pratique. Ces résultats encourageants « amènent à vouloir couvrir l’ensemble du territoire camerounais, puis notre sous-région et l’international. La mortalité des prématurés et des nouveau-nés de moins de 2.000 grammes dans l'unité néonatale est passée de 39% en l’an 2000 à 5,3% en 2021 ».
« Nous sommes à une phase de passage à l’échelle, ce qui signifie pour nous une évolution positive. Aujourd'hui, il est question de rendre autonome nos unités formées, créées et suivies. Notre rôle avec l’aval du ministère de la Santé est un rôle de formation, d’accompagnement, d’évaluation et d’accréditation des unités kangourou. En parallèle, la création d’autres centres d’excellence nous permettra de désengorger l’unique centre d’excellence actuel », évoque-t-elle.