- Joseph Essama est un journaliste camerounais

- Depuis des semaines il subit des menaces

- Auparavant il a été agressé et intimidé plusieurs fois



Le journaliste camerounais Joseph Essama est victime de menaces depuis plusieurs semaines. Le 6 septembre dernier, le journaliste a reçu un appel anonyme à 15h 27 minutes, un appel qui a duré quelques secondes. Son interlocuteur n’a pas fait mystère de son projet. « Tu ne veux pas comprendre ce qu’on te dit depuis. Tu vas mourir comme l’autre est mort (Martinez Zogo). Et il n’y a que ta famille qui va pleurer », a indiqué son interlocuteur qui répondait au numéro : +17147073350. L’ancien rédacteur du quotidien Le Messager avait alors reçu cet appel alors qu’il se trouvait au Nigeria pour un programme de bourse.

Une fois rentré au Cameroun, Joseph Essama apprend par le biais d’une dame qui tient une buvette dans son quartier que des inconnus d’une allure bizarre l’ont cherché à plusieurs reprises. Il est alors obligé de se réfugier dans le domicile d’un de ses amis. De là-bas il reçoit plusieurs appels d’un numéro privé qui lui intime l’ordre d’arrêter de faire des articles sur des sujets qui ne le concerne pas, au risque de se voir tuer. « Bonsoir immortel. Tu as longtemps cru que tu étais intouchable. Ton moment est venu comme pour les autres. Tu as été averti plusieurs fois, mais tu as décidé de creuser toi-même ta propre tombe. Rendez-vous très bientôt », a lâché son interlocuteur dans un message WhatsApp, avant d’enchainer avec une série de message vocaux de menaces de mort.

Journaliste dans plusieurs organes de presse, Joseph Essama est connu pour son coté très critiques envers le système gouvernant. Ces derniers jours, il a publié plusieurs articles sur la mauvaise gestion par les autorités publiques de la crise des enseignants. Il a violemment critiqué la sortie du ministre de la communication Rene Emmanuel Sadi qui interdisait aux médias de faire un parallèle avec le Cameroun sur les coups d’Etat en Afrique. Il a également dénoncé la tribalisation des recrutements dans certaines sociétés d’Etat, un phénomène qui est selon lui, une menace pour le vivre ensemble au Cameroun. Un article qui lui avait valu une convocation à la gendarmerie.

Joseph Essama est également connu pour ses tribunes virulentes qu’il a souvent publié sur ses réseaux sociaux et dans les colonnes du journal La Voix Du Centre.

On se souvient qu’en 2018, le journaliste avait publié un livre sous le titre : « Pourquoi je dis Non à Paul Biya ». A la suite de cette publication il avait été agressé physiquement alors qu’il rentrait de la soirée dédicace. A la même période il avait également été victime de plusieurs insultes sur les réseaux sociaux.