Actualités of Friday, 1 September 2023

Source: www.camerounweb.com

‘il risque de mourir en prison’ : le ciel tombe sur Amougou Belinga depuis Kondengui, mauvaise nouvelle

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Dans le cadre de l'affaire Martinez Zogo, Amougou Belinga, homme d'affaires bien connu, se retrouve dans une position de plus en plus délicate avec la récente prolongation de sa détention de six mois. Cette décision intervient alors que Reporters sans frontières (RSF) a récemment publié des révélations troublantes concernant les circonstances entourant la mort du journaliste Martinez Zogo.


Reporters sans frontières (RSF) a réussi à obtenir des entretiens avec plusieurs membres du commando des services secrets camerounais qui étaient impliqués dans la mort tragique du journaliste Martinez Zogo. L'affaire, qui a débuté le 17 janvier dernier, suscite de plus en plus d'interrogations sur la volonté réelle des autorités de faire toute la lumière sur cette affaire.

Selon les témoignages recueillis par RSF, au moins 13 membres de la Direction Générale du Renseignement Extérieur (DGRE) ont participé à l'opération qui a conduit à la mort de Martinez Zogo. Parmi eux se trouvait le présumé leader du commando, Justin Danwe. Ce dernier maintient sa version initiale, affirmant qu'il a agi sur ordre d'Amougou Belinga, également connu sous le nom de "AB", pour monter une opération visant à intimider Martinez Zogo. À ce moment-là, le journaliste d'Amplitude FM avait été à l'origine de nombreuses révélations sur des scandales financiers impliquant une partie du pouvoir et ses proches, dont AB.


Les détails fournis par RSF révèlent des actes de torture inhumains infligés à Martinez Zogo. Le journaliste avait été surveillé pendant plusieurs jours avant d'être enlevé. Une fois capturé, il avait été emmené à Soa, une commune proche de Yaoundé, où les actes de torture ont commencé, y compris des mutilations atroces, des sévices sexuels et même l'arrachage de la peau de la plante de ses pieds.

Martinez Zogo avait ensuite été transporté dans l'immeuble Ekang, qui appartenait à Amougou Belinga, où les tortures se sont poursuivies. Selon un membre du commando, à l'origine, l'objectif n'était pas de tuer le journaliste, mais la situation a dégénéré. Les actes de torture ont atteint un niveau de violence inouï, laissant peu d'espoir à Martinez Zogo de survivre.


Les jours qui ont suivi le meurtre ont été marqués par la panique et la confusion. Le corps du journaliste avait été transporté pour être dissous dans de l'acide, mais un deuxième commando, également composé de membres de la DGRE, est intervenu pour mettre fin à cette tentative de dissimulation. Cette intervention a conduit le premier groupe à s'enfuir avant d'avoir terminé leur tâche macabre.

Les détails sur ce deuxième commando demeurent obscurs, et de nombreuses questions subsistent quant à leur implication et à leur motivation.


Plus de six mois après les événements, les charges officielles retenues contre les suspects, dont Amougou Belinga, se limitent à "complicité de torture". Cette accusation a suscité des interrogations sur la nature de l'enquête en cours et a soulevé des doutes quant à la sincérité des autorités.

Certains éléments clés du dossier, tels que les données téléphoniques et les images de vidéosurveillance de l'immeuble Ekang, semblent manquants, inaccessibles ou avoir été soustraits. Ces lacunes ont renforcé les soupçons selon lesquels il pourrait y avoir des tentatives pour étouffer l'affaire.

L'enquête sur l'affaire Martinez Zogo se poursuit, mais les récentes révélations de RSF soulèvent des préoccupations sérieuses quant à la volonté des autorités de faire toute la lumière sur cette affaire complexe et troublante. La famille du journaliste et de nombreux observateurs exigent une enquête approfondie et transparente pour que justice soit rendue dans cette affaire qui a choqué le Cameroun et la communauté internationale.