Déclaration du Ministre de la Communication, porte parole du Gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, qui était face à la presse le Jeudi 24 novembre 2016 à Yaoundé.
« Mesdames, Messieurs les Journalistes
Alors que la Nation tout entière se trouve ainsi mobilisée pour la défense de notre intégrité territoriale et pour la sécurité des biens et des personnes vivant à l’intérieur de nos frontières ; alors que le peuple camerounais dans son ensemble se met en ordre de bataille, uni tel un seul homme derrière son Chef, et solidaire de la souffrance qu’endurent nos compatriotes de la Région de l’Extrême-nord, exposés qu’ils sont aux affres d’une violence aveugle imposée par cette horde de barbares que, voilà qu’une poignée de nos compatriotes, fort heureusement marginale, choisit d’ouvrir un autre front de violence et d’insurrection dans certaines zones de la Région du Nord-ouest, et principalement dans la ville de Bamenda.
L’extrémisme et le jusqu’auboutisme dont aura malheureusement fait preuve cette minorité de nos concitoyens, sont d’autant plus curieux qu’ils interviennent au moment même où le monde entier, admiratif des prouesses organisationnelles de notre pays dans le cadre de la 10ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football féminin, ne tarit d’éloges pour notre Nation qui, dans des délais extrêmement contraignants, a pu mettre en place des infrastructures sportives, hôtelières et communicationnelles ultramodernes, largement au-dessus des cahiers de charges prescrits par l’organisation faîtière du football africain pour une compétition de ce niveau.
Comme vous le savez donc déjà, des groupuscules de manifestants, bravant toutes les règles requises pour la préservation de l’ordre public, ont perpétré voici quelques jours, des actes de vandalisme et de pillage, ayant entraîné des entraves à la circulation, des casses et autres destructions d’habitations et d’immeubles abritant les services publics, des atteintes à l’intégrité physique, allant même dans un cas, jusqu’à la mort d’une personne innocente.
Ces actes prenaient prétexte des revendications formulées par un groupe d’Avocats exerçant dans les Régions d’expression anglaise du pays et qui par la suite, se sont étendues à l’appel de ceux-ci, à une certaine frange de la communauté d’enseignants dans ces mêmes régions. Une telle flambée de violence nourrie pour soutenir des revendications corporatistes, professionnelles ou sociétales, est inadmissible, dans un pays comme le Cameroun où il existe un dialogue constant entre les institutions publiques, les corps sociaux et la population elle-même. Ceux qui se rendent responsables de telles exactions doivent savoir que nulle part au monde, le désordre et l’insurrection n’ont jamais débouché sur quelque chose de constructif.
Nous tenons cependant à préciser qu’à aucun moment de cet épisode, ni les Avocats, ni les Enseignants, ni les étudiants ou les élèves n’ont été concernés ou impliqués dans ces violences irresponsables. Au demeurant, s’agissant des demandes exprimées par ces différents corps de métiers, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement a mis en place un comité interministériel chargé de les examiner et de proposer des réponses appropriées aux instances de décision. Il va sans dire que celles de ces revendications qui s’avèreront techniquement fondées, trouveront une oreille attentive auprès desdites instances. Mais qu’en revanche, les exigences formulées au-delà de nos principes de vie, de notre vivre ensemble et d’une manière générale, des valeurs de notre République, ne sauraient trouver d’écho favorable. Il en est ainsi principalement de tout ce qui touche à l’intégrité territoriale de la Nation, au caractère indivisible de l’État, au bilinguisme institué par la Constitution et d’une manière générale, au respect de la Loi fondamentale de notre pays. De la même façon, les impératifs d’unité et d’intégration nationales doivent être considérés comme des règles intangibles et inamovibles de notre société, tout comme les valeurs de paix, de solidarité et de tolérance qui sous-tendent la stabilité de notre pays et la pérennité de ses Institutions.
Nous appelons donc tous nos compatriotes à la réserve, à la pondération, au sens de responsabilité et de citoyenneté, ainsi qu’à l’esprit de dialogue, desquels le Cameroun a toujours tenu les lettres de noblesse qui font aujourd’hui de lui l’un des pays les plus respectés en Afrique et même à travers le monde.
Je vous remercie de votre aimable attention. »