Wilson Daniel Freita Da Costa, un Camerounais et citoyen américain naturalisé, a été condamné devant un tribunal fédéral de Manhattan pour fraude électronique et vol d’identité aggravé. Ancien PDG de GE Angola, il a été reconnu coupable d’avoir orchestré un vaste stratagème impliquant de faux documents pour tromper une filiale de General Electric (GE) et le gouvernement angolais, aboutissant à la manipulation frauduleuse de centaines de millions de dollars.
Selon Damian Williams, procureur fédéral du district sud de New York, Da Costa a été condamné à l’issue d’un procès de deux semaines devant le juge P. Kevin Castel. « Comme l’a constaté un jury unanime, Wilson Da Costa a utilisé de manière éhontée des documents falsifiés pour tromper GE et le gouvernement angolais, entraînant des déboursements massifs et des achats non consentis d’équipements coûteux. Il a empoché des millions de dollars en retour », a déclaré le procureur Williams.
L’affaire a pris racine en octobre 2017, lorsque Da Costa, alors à la tête de GE Angola, a diffusé des documents frauduleux sur du papier à en-tête du gouvernement angolais, prétendument signés par des fonctionnaires de ce même gouvernement. Ces faux documents faisaient croire à un engagement de l’Angola à acheter davantage d’éoliennes fabriquées par GE que ce qui avait été réellement convenu. Sur la base de ces documents falsifiés, GE a accordé un prêt de 1,1 milliard de dollars au gouvernement angolais.
Lorsque des questions ont émergé sur le nombre réel d’éoliennes achetées, Da Costa a menti et persisté à utiliser les mêmes documents frauduleux. Pour ses manœuvres, il a reçu des millions de dollars en pots-de-vin de la part du fondateur d’une entreprise angolaise impliquée dans la fourniture des turbines au gouvernement angolais.
Da Costa, aujourd’hui âgé de 51 ans, risque une peine maximale de 20 ans de prison pour fraude électronique et une peine minimale obligatoire de deux ans pour chacun des deux chefs d’accusation de vol d’identité aggravé. Le juge Castel prononcera la sentence le 26 février 2025.
L’enquête, menée par le Homeland Security Investigations (HSI), a permis de mettre au jour ce réseau complexe de fraude internationale. Les procureurs Jennifer N. Ong, Christopher D. Brumwell et Samuel P. Rothschild, de l’Unité de lutte contre le financement illicite et le blanchiment d’argent, ont dirigé les poursuites avec l’assistance de deux spécialistes parajuridiques, Angelica Cotto et Nerlande Pierre.
Cette affaire, impliquant GE, l’un des plus grands conglomérats au monde, illustre les dangers auxquels peuvent être confrontées même les entreprises les plus puissantes. GE, qui s’est scindée en trois entités distinctes en avril 2024, a récemment vu ses divisions se transformer en entreprises indépendantes cotées en bourse : GE Aerospace, GE Vernova, et GE Healthcare. La société, fondée en 1892, reste une figure emblématique de l’industrie mondiale, malgré cette affaire qui a mis en lumière les risques liés aux fraudes internationales.
Avec des filiales dans plus de 150 pays, GE est un pilier historique du New York Stock Exchange, et cette affaire met en relief les défis auxquels sont confrontées les multinationales dans un contexte économique de plus en plus mondialisé.