Actualités of Monday, 11 November 2024

Source: Christian Emvolo Emvolo

Étoudi : après avoir un coup d'État, tout va changer dans l'armée de Paul Biya

Beti Assomo BiyaBeti Assomo Biya

MINISTÈRE DE LA DÉFENSE : REFORMER LE PASSAGE AU GRADE DE SOIS – LIEUTENANT POUR LES ADJUDANTS CHEFS DANS L’ARMÉE AFIN DE BALORISER LE MÉRITE ET LA COMPÉTENCE…

« L’armée camerounaise, comme toute institution militaire moderne, se construit autour de principes fondamentaux de compétence, de mérite et de professionnalisme. Cependant, le processus de promotion des sous-officiers, notamment le passage au grade de sous-lieutenant pour les adjudants-chefs, suscite des débats passionnés. En effet, une disposition politique qui stipule *que le passage au grade est à la discrétion du ministre* défie les normes d’une armée moderne, où les promotions devraient être fondées sur des critères objectifs, tels que le mérite et la compétence.

Dans une armée moderne, l’avancement dans les grades doit reposer sur une évaluation transparente, souvent matérialisée par des concours pour certains passages à certains grades. Ce système permet de garantir que seuls les candidats les plus compétents accèdent à des grades de responsabilité.

La soumission des promotions à des décisions politiques, comme le stipule la note de service en question, ouvre la voie à des pratiques de favoritisme et de corruption, minant ainsi la confiance au sein des forces de defense. Ce phénomène est d’autant plus préoccupant qu’il risque de dévaloriser le travail acharné des sous-officiers et de créer un sentiment d’infériorité parmi ceux qui ont gravi les échelons de manière traditionnelle.

La formation des officiers est une autre pierre angulaire d’une armée moderne. Un officier est généralement perçu comme un leader, un stratège, et un professionnel capable de prendre des décisions cruciales sur le terrain. Il est formé non seulement sur les aspects techniques de la guerre, mais aussi sur des compétences en leadership, en gestion des ressources humaines et en stratégie. L’officier est un vecteur de valeurs telles que l’intégrité, la loyauté, et le respect, qui sont essentielles pour instaurer un climat de confiance au sein de l’armée et vis-à-vis de la société civile.

Les sous-officiers, quant à eux, occupent une place tout aussi essentielle dans la hiérarchie militaire. Ils sont souvent les premiers responsables de la mise en œuvre des ordres donnés par les officiers et jouent un rôle clé dans la formation et le développement des soldats. Leur recrutement repose sur des critères qui, bien que moins rigoureux que ceux des officiers, doivent néanmoins garantir un niveau de compétence et de professionnalisme. Les valeurs d’un sous-officier incluent également la discipline, le dévouement, et une compréhension approfondie des réalités du terrain.


Il est crucial de différencier les rôles et les responsabilités des officiers et des sous-officiers.

Les officiers, formés dans des écoles militaires, accèdent à des fonctions qui exigent des compétences stratégiques et des capacités de commandement. En revanche, les sous-officiers, bien qu’ils soient souvent issus des rangs, possèdent une expérience pratique qui est tout aussi précieuse. Ils sont souvent perçus comme des mentors par les soldats et jouent un rôle clé dans la formation et l’encadrement des nouvelles recrues.

Pour garantir le bon fonctionnement d’une armée moderne comme celle du Cameroun, il est impératif que les promotions, notamment celle des adjudants-chefs au grade de sous-lieutenant, soient fondées sur *des concours justes et transparents*. Cela permettrait non seulement de valoriser le mérite, mais aussi de renforcer la cohésion et la confiance au sein des forces armées. Un système de formation intégré pour les sous-lieutenants issus des rangs et ceux formés directement dans les écoles d’officiers pourrait également favoriser une meilleure compréhension et un respect mutuel entre les différentes catégories d’officiers, contribuant ainsi à une armée plus unie et plus efficace.

Pour tout dire, la modernisation de l’armée camerounaise passe par une réévaluation de ses pratiques en matière de gestion des ressources humaines. En plaçant le mérite et la compétence au cœur des processus de promotion, tout en respectant les contributions des sous-officiers, les forces de défense peuvent renforcer leur légitimité et leur efficacité tout en consolidant leur place dans la société démocratique. Les réformes nécessaires doivent être guidées par un esprit de justice, garantissant que chaque militaire se sente valorisé et respecté quelque soit son parcours.»


Ref : Christian Emvolo Emvolo