L’exécutif gabonais a décidé de soumettre au vote le projet de nouvelle constitution le 16 novembre prochain. Cette étape cruciale précède l’élection présidentielle prévue en août 2025.
Le 21 octobre, Raymond Ndong Sima doit présenter à la presse le projet final de constitution du Gabon, moins d’un mois avant de le soumettre au référendum. Ce dernier a finalement été fixé au samedi 16 novembre, permettant à la population gabonaise de trancher sur le texte constitutionnel. Le contenu du texte, dont les fondements ont été fixés au cours du Dialogue national inclusif du mois d’avril, n’est pas encore connu.
Après la conférence nationale, une équipe avait été mise sur pied pour fournir une première mouture au président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, dès le mois de juin. Le palais du Bord de mer, tout comme le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), est ensuite revenu à plusieurs reprises sur le projet, qui a alors été soumis au Parlement, transformé en Assemblée constituante. Les députés ont déposé plus de 800 amendements au cours des dix jours d’examen du texte.
Le projet a finalement été adopté au terme de leurs travaux le 22 septembre. Il a ensuite été remis aux autorités de la transition, qui ont longuement débattu des dispositions ayant fait polémique ces derniers mois. Parmi celles-ci, les conditions d’éligibilité à l’élection présidentielle ont suscité de vives discussions. La première mouture prévoyait de limiter la candidature aux Gabonais âgés de 30 à 70 ans, de père et de mère gabonais et ayant un conjoint également de nationalité gabonaise. Des mesures jugées excluantes par certains, qui pointent du doigt le nationalisme trop exacerbé du nouvel exécutif.
L’article 53, consacré justement à ces conditions, a particulièrement fait débat lors du séminaire organisé à la Pointe-Denis puis à Owendo, près de Libreville, avec les membres du gouvernement et le CTRI, du 13 au 15 octobre. Le conseil des ministres organisé deux jours plus tard a entériné les décisions prises, et le texte ne doit plus être modifié. Le 16 novembre, les Gabonais devront donc répondre « oui » ou « non » à ce projet, pour lequel une importante campagne de sensibilisation doit être menée à travers le pays.
Plusieurs partis politiques, comme le Parti démocratique gabonais (PDG), ancien parti présidentiel, ont d’ores et déjà appelé à voter en faveur du texte. Le président de la transition lui-même a appelé à une mobilisation « massive » des Gabonais pour le « oui ». Si le texte est adopté, la prochaine étape du chronogramme de transition concerne la réforme du code électoral, qui lancera les préparatifs de l’élection présidentielle.
Aucun candidat ne s’est pour l’heure déclaré, même s’il fait peu de doutes que Brice Clotaire Oligui Nguema entend se présenter. Le référendum du 16 novembre marque une étape cruciale dans le processus de transition politique au Gabon, et son issue déterminera en grande partie le cadre de l’élection présidentielle à venir.