Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a récemment marqué la fin de ses 100 premiers jours au pouvoir, une période marquée par des succès notables et des défis persistants. Investi le 2 avril 2024, Faye a suscité de grandes attentes chez les Sénégalais, plébiscité par le programme du parti Pastef lors de l’élection présidentielle.

Porté par un fort soutien populaire, Bassirou Diomaye Faye a promis une gouvernance de rupture et de justice sociale sous le signe du triptyque wolof « jub, jubbal, jubbanti » signifiant droiture, transparence et exemplarité. Parmi les premières mesures de son mandat, la réduction des prix des produits de première nécessité tels que le pain, l’huile et le sucre, a été bien accueillie par la population, répondant à une demande urgente pour une baisse du coût de la vie.

En matière de gouvernance et de lutte contre la corruption, Faye a lancé plusieurs audits dans des secteurs clés comme le pétrole, le gaz, et les mines, ainsi que dans les comptes publics des ministères. Cependant, les résultats de ces enquêtes ne sont pas encore disponibles. Il a également pris des mesures dans le domaine de la justice, organisant des assises ayant généré une dizaine de recommandations. Cependant, des projets comme la loi sur la protection des lanceurs d’alerte et la création d’une commission pour indemniser les victimes des manifestations entre 2021 et 2024 sont encore en attente.

Certaines décisions de Faye ont suscité des critiques, notamment des nominations administratives sans appels à candidature, provoquant des mécontentements parmi les observateurs politiques. Sur le plan diplomatique, il a souligné l’importance de l’intégration régionale, redéfinissant le ministère des Affaires étrangères en ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères. Il a affirmé son soutien à la CEDEAO et a été désigné facilitateur dans les discussions avec la Confédération des États du Sahel (CES).

En Europe, Faye a effectué son premier déplacement en France pour rencontrer Emmanuel Macron et discuter des relations franco-sénégalaises, marquant un effort pour redéfinir les relations du Sénégal avec l’ancienne puissance coloniale.