L’enlèvement de Guy Hervé Kam, avocat éminent et leader de la société civile au Burkina Faso, a suscité de vives inquiétudes. Après avoir été arrêté fin janvier et détenu pendant un certain temps, il a été libéré puis enlevé à nouveau mercredi soir à Ouagadougou, juste après sa libération.
Son organisation, le mouvement Sens, a déclaré que des agents de la sûreté nationale l’avaient déposé sur un terrain vide près de son domicile, mais qu’il avait ensuite été enlevé par un autre groupe d’hommes armés pour une destination inconnue. Cette série d’événements a soulevé des questions sur les motifs de son arrestation initiale et sur les circonstances de son enlèvement subséquent.
L’arrestation et l’enlèvement de Guy Hervé Kam surviennent dans un contexte où plusieurs autres voix critiques du régime militaire au pouvoir ont également été visées. Parmi elles, l’enlèvement récent d’un ex-chef de corps militaire, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, témoigne d’une tendance inquiétante de répression des opposants présumés.
Guy Hervé Kam est connu pour avoir été l’avocat de la famille de Thomas Sankara, l’ancien président du Burkina Faso assassiné lors d’un coup d’État en 1987. Il a aussi joué un rôle important en tant que leader de la société civile, notamment en co-fondant le Balai citoyen, qui a été un acteur clé dans la chute du régime de Blaise Compaoré en 2014.