Africa News of Tuesday, 24 September 2024

Source: www.camerounweb.com

Burkina Faso : la junte au pouvoir affirme avoir déjoué un complot impliquant l'ex-président Damiba

Burkina Faso : la junte au pouvoir affirme avoir déjoué un complot impliquant l'ex-président Damiba Burkina Faso : la junte au pouvoir affirme avoir déjoué un complot impliquant l'ex-président Damiba

Le gouvernement militaire du Burkina Faso a annoncé avoir déjoué "plusieurs tentatives de déstabilisation" impliquant notamment l'ancien président de transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Cette révélation, faite par le ministre de la Sécurité Mahamoudou Sana lors d'une déclaration télévisée, dessine les contours d'un vaste complot visant à renverser le régime actuel du capitaine Ibrahim Traoré.

Selon le ministre Sana, ces "acteurs du chaos" seraient soutenus par "certains services de renseignement de puissances occidentales" et comprendraient aussi bien des civils que des militaires et anciens militaires ayant quitté le pays. Le lieutenant-colonel Damiba, qui avait lui-même pris le pouvoir par un coup d'État en janvier 2022 avant d'être renversé huit mois plus tard, est présenté comme le chef du "volet militaire de ce complot".

Le gouvernement établit un lien entre cette tentative de déstabilisation et l'attaque meurtrière du 24 août à Barsalogho, dans le centre-nord du pays, revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda. Cette attaque, qui aurait fait plus de 400 victimes civiles selon des sources locales, est décrite comme "la première attaque, précurseur de cette opération" de déstabilisation.

Le ministre a fourni de nombreux détails opérationnels, citant une quinzaine de noms, dont d'anciens officiels burkinabè. L'objectif final de ce plan aurait été de "prendre le palais présidentiel" à Ouagadougou. Plusieurs personnes auraient été arrêtées, dont certaines auraient été tuées lors d'une tentative d'évasion, notamment Ahmed Kinda, ancien commandant des forces spéciales burkinabè, présenté comme le "chef des opérations".

La Côte d'Ivoire a de nouveau été accusée d'héberger des personnes impliquées dans cette "entreprise de subversion", une allégation qui fait écho aux déclarations du capitaine Traoré en juillet dernier concernant un "centre d'opérations pour déstabiliser" le Burkina installé à Abidjan.

Parmi les personnes citées figure également le journaliste nigérien d'origine ivoirienne, Serge Maturin Adou, disparu à Niamey depuis le 1er septembre, ainsi que le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina. Deux des enfants de ce dernier ont récemment été enlevés par des hommes armés à Ouagadougou et leurs domiciles perquisitionnés.

Ces révélations interviennent dans un contexte de tension croissante au Burkina Faso, où la junte militaire fait face à de nombreux défis sécuritaires et politiques. L'absence de réaction du capitaine Ibrahim Traoré, notamment concernant l'attaque de Barsalogho, soulève des questions quant à la stabilité du régime actuel.

Alors que le gouvernement présente ces arrestations comme une victoire contre la déstabilisation du pays, des observateurs s'interrogent sur les preuves étayant ces accusations et sur les implications pour la liberté d'expression et les droits de l'homme au Burkina Faso.