Abidjan a récemment été le théâtre d’une manifestation d’envergure, organisée par la plateforme Agir Pour le Peuple (AGIP). Des milliers de citoyens ivoiriens, excédés par l’augmentation vertigineuse des prix des produits de première nécessité, ont défilé pacifiquement dans les rues de la capitale. Cependant, cette mobilisation, qui se voulait pacifique, a rapidement dégénéré en émeutes, exacerbant les tensions entre manifestants et forces de l’ordre.
La journée s’est conclue par l’arrestation de plus de 30 participants, parmi lesquels figuraient des leaders influents du mouvement. Ces interpellations ont suscité de vives réactions, perçues par beaucoup comme une tentative des autorités de réprimer violemment toute forme de contestation. Les voix s’élèvent, notamment au sein de la société civile, pour dénoncer ces arrestations jugées arbitraires, et une atteinte aux libertés fondamentales des manifestants.
La réponse judiciaire ne s’est pas fait attendre. Seize des manifestants ont été condamnés à six mois de prison ferme dans un délai étonnamment court, ce qui a alimenté les soupçons d’une stratégie visant à décourager toute future mobilisation. Plusieurs observateurs locaux et internationaux s’inquiètent de la sévérité des peines et de la rapidité des procédures, y voyant une tentative d’intimidation.
Le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), dirigé par l’ancien président Laurent Gbagbo, s’est empressé de condamner ces sanctions, qualifiant les décisions judiciaires d’« injustes ». Cette prise de position intervient dans un contexte politique tendu, rappelant les troubles sociaux qui accompagnent souvent les périodes électorales en Côte d’Ivoire, où la répression des voix dissidentes devient une question centrale.