Le président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a ordonné un audit rigoureux de la Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG) suite à une série de scandales et de dysfonctionnements. Cette décision intervient dans un contexte de fortes perturbations électriques à Libreville et de révélations sur des détournements de recettes au sein de l'entreprise.

Depuis plusieurs jours, la capitale gabonaise subit des coupures d'électricité importantes, organisées selon un système de délestage tournant. La SEEG attribue ces perturbations à des problèmes techniques, notamment l'indisponibilité de deux turbines à la centrale hydroélectrique de Tchimbélé et la baisse du niveau d'eau dans les barrages de Kinguélé-Tchimbélé due à la saison sèche. Ces installations fournissent près de 50% de l'électricité consommée à Libreville.

La situation est aggravée par un différend financier entre la SEEG et son prestataire britannique Aggreko. Ce dernier aurait réduit sa production de 50 MW au total en août, exigeant le paiement de 15 milliards de francs CFA (environ 23 millions d'euros) et menaçant d'arrêter complètement sa centrale.

Par ailleurs, la SEEG a récemment révélé l'existence d'un "vaste système de détournement" lié au rechargement des compteurs individuels, causant des pertes financières significatives et menaçant la sécurité des données des consommateurs.

Face à cette accumulation de problèmes, le président Oligui Nguema a réagi fermement sur le réseau social X : "Face au scandale à la SEEG et aux délestages récurrents, j'ai ordonné un audit rigoureux. Tous les coupables d'actes préjudiciables seront traduits en justice." Cette décision souligne la volonté des autorités de transition de faire la lumière sur les dysfonctionnements de ce fournisseur crucial d'eau et d'électricité, et de rétablir un service fiable pour la population gabonaise.

L'audit annoncé devra non seulement examiner les aspects financiers et techniques de la gestion de la SEEG, mais aussi évaluer sa capacité à assurer un approvisionnement stable en électricité, particulièrement durant la saison sèche. Les résultats de cet audit pourraient avoir des implications importantes pour l'avenir de la gestion de l'énergie et de l'eau au Gabon.