Depuis 2013, une mission d’environ 200 formateurs de l’Union européenne (UE) était déployée au Mali pour renforcer les capacités de l’armée locale face à la menace terroriste. Cependant, en 2022, l’UE a suspendu cette mission en raison de l’opposition du nouveau gouvernement malien. En mai 2024, l’UE a pris la décision de ne pas prolonger le mandat de la mission, qui s’est terminé le 18 mai.
La mission européenne, censée former l’armée malienne pour affronter les groupes terroristes, n’a pas atteint ses objectifs, selon Seydou Oumar Traoré, journaliste spécialisé dans les questions de sécurité. « Leur objectif premier était de former l’armée malienne pour qu’elle puisse faire face à la menace terroriste, de plus en plus grande », a-t-il expliqué. Malheureusement, les résultats escomptés n’ont pas été au rendez-vous.
Traoré a souligné que l’armée malienne est restée dans une posture défensive, ce qui a conduit à la destruction de nombreux camps, à l’assassinat de militaires et civils, et au pillage de villages entiers. Cet échec a suscité un mécontentement croissant au sein de la population, qui a fini par exiger le retrait des formateurs européens jugés inefficaces.
Suite à la fin de la mission de l’UE, l’armée malienne a entamé une phase de reconquête des territoires précédemment sous le contrôle de la MINUSMA et des groupes terroristes. Traoré a attribué cette réussite au soutien de la Russie, qui a fourni du matériel militaire et une formation aux soldats maliens. Cette coopération a permis de libérer plusieurs localités et de renforcer la capacité de l’armée à mener des offensives.