Près d'un an après avoir dissous le Parlement, le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a officialisé lundi 4 novembre l'annulation du décret fixant la date des élections législatives anticipées au 24 novembre prochain.
Selon le conseiller politique du président, Fernando Delfim Da Silva, "les conditions ne sont pas réunies pour la tenue des élections à la date initialement fixée", comme l'indique le décret d'annulation. Un nouveau décret devrait arrêter une nouvelle date pour ce scrutin.
Ce report était acquis depuis la fin de la semaine passée. Samedi 2 novembre, le président Embaló avait déjà confirmé qu'il formaliserait le report cette semaine. Le ministre de l'Administration territoriale, Aristides Ocante da Silva, avait quant à lui déclaré que le temps était trop court pour résoudre des difficultés logistiques et financières.
Une coalition autour du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) détenait la majorité absolue au Parlement depuis les législatives de juin 2023, forçant le président Embaló à une cohabitation tendue. C'est ce qui l'avait poussé à dissoudre l'Assemblée nationale en décembre 2023, trois jours après des affrontements armés qu'il avait présentés comme une tentative de coup d'État.
Depuis la présidentielle de 2014, la Guinée-Bissau s'est engagée sur la voie d'un retour à l'ordre constitutionnel, sans pour autant être épargnée par l'instabilité chronique qui caractérise ce pays, marqué par la pauvreté et la corruption. Le report des législatives n'en est qu'une nouvelle illustration.