L'enlèvement de Steve Amoussou alimente les tensions entre Lomé et Cotonou

À Lomé, les autorités togolaises sont en ébullition après l’enlèvement de Steve Amoussou, plus connu sous le nom de « Frère Hounvi », un cyberactiviste béninois. Actif sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook où il comptabilise près de 75 000 abonnés, Amoussou s'était fait connaître pour ses critiques acerbes contre le président béninois Patrice Talon. Installé au Togo depuis plusieurs années, il a été enlevé le 12 août 2024 dans la banlieue de Lomé.

Selon le procureur de la République togolais, Talaka Mawama, Steve Amoussou a été intercepté par quatre individus qui l'ont forcé à monter dans un véhicule immatriculé au Bénin. Transporté de l’autre côté de la frontière, il a été placé en garde à vue par la Brigade économique et financière (BEF) du Bénin. Le 20 août, il a été inculpé pour « provocation à la rébellion, publication de fausses nouvelles et harcèlement par voie électronique » par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Il est actuellement détenu à la prison de Missérété, en attente de son procès prévu pour le 7 octobre.

Cette affaire a provoqué des remous à Lomé, où un mandat d’arrêt international a été émis contre trois des ravisseurs, identifiés comme des ressortissants béninois. Plusieurs organisations de la société civile togolaise ont dénoncé « un acte de banditisme d’État » et accusé les autorités béninoises de provocation. De leur côté, les autorités togolaises, visiblement contrariées de n’avoir pas été informées au préalable, ont lancé une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur cet incident.

L’affaire risque de refroidir davantage les relations déjà tendues entre le Togo et le Bénin. Les autorités béninoises, pour l’heure, n’ont pas réagi officiellement.