En 2016, le candidat Patrice Talon affirmait avec assurance qu’il pourrait accomplir ses objectifs en cinq ans. Cependant, huit ans plus tard, alors qu’il est en quête d’un second mandat, son gouvernement parcourt le pays pour rendre des comptes, révélant ainsi que ses ambitions initiales n’ont pas été réalisées et que sa gouvernance est mise à l’épreuve.
Les promesses de changements radicaux et positifs se sont transformées en espoirs déçus après huit ans de mandat. La question se pose alors que le gouvernement vante des réalisations qui, bien que notables, n’ont pas fondamentalement amélioré la vie quotidienne des citoyens. Cet exercice de communication gouvernementale, impliquant ministres, députés et partisans, vise à convaincre la population de l’efficacité des actions entreprises, secteur par secteur et ministère par ministère.
Depuis quelques semaines, le pays est rythmé par ces séances de reddition de comptes détaillées, allant des infrastructures routières aux créations d’emplois. Cependant, la population demeure difficile à convaincre. On entend des discours variés, parfois contradictoires, révélant la complexité de la situation. Un ministre est même allé jusqu’à renier les efforts de son propre père, ancien président, pour justifier les actions actuelles.
Les réactions des citoyens varient considérablement selon les régions. Certaines délégations sont accueillies chaleureusement, suscitant des accusations de manipulation et de distribution de billets pour acheter des soutiens. Ailleurs, l’indifférence prédomine face à ce déploiement de moyens ostentatoires. La reddition de comptes, bien qu’essentielle en démocratie, est ici perçue comme une manœuvre populiste à deux ans de la fin du mandat de Talon. Cet exercice, accompagné de beaucoup de bruit et de spectacle, est suspect et semble inefficace. Utiliser ces séances pour défendre un bilan politique et économique équivaut implicitement à admettre un échec.