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Africa News of Friday, 13 September 2024

Source: www.camerounweb.com

Les USA ne ferment pas la porte à l'AES

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En dépit de son départ du Niger et tout en faisant preuve de prudence, l’armée américaine a maintenu les canaux de discussion avec les pays sahéliens au sujet d’un nouveau modèle de coopération militaire.



Le retrait des forces américaines du Niger ne signifie pas pour autant que tout contact est rompu entre le Pentagone et les pays sahéliens. C’est ce qu’a révélé en conférence de presse, le 12 septembre, Michael Langley, le patron du Commandement américain pour l’Afrique (Africom). Le général de corps de marine a également dévoilé à cette occasion la nouvelle stratégie américaine et les principaux axes de la coopération militaire en Afrique.

À Niamey, où la junte dirigée par Abdourahamane Tiani avait réclamé son départ, l’armée américaine est partie sans incident majeur. « Nous avons organisé notre départ sans accroc, dans un environnement sécurisé et de façon ordonnée », a expliqué Michael Langley. Il a précisé qu’avec les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Niger, le Burkina Faso et le Mali, Washington continue de discuter d’un nouveau modèle de coopération militaire qui pourrait être mis en place. Mais, a-t-il ajouté, le Pentagone et le département d’État auront le dernier mot.


L’inquiétude est par ailleurs grandissante chez les Américains au sujet de la résurgence des attaques terroristes dans les pays côtiers, comme le Togo ou le Bénin. Les groupes alliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) d’Iyad Ag Ghali et à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) se « métastasent » dans la région, faisant craindre, pour certains, qu’ils ne planifient une attaque sur le sol américain. La désinformation et les fausses nouvelles attisent également l’instabilité régionale.

Outre Lomé et Cotonou, les Américains sont aussi déterminés à renforcer leur coopération avec la Côte d’Ivoire et le Ghana. Michael Langley s’en était d’ailleurs ouvert aux présidents ivoirien Alassane Ouattara en avril et béninois Patrice Talon, en mai dernier.

« Nous poursuivons les consultations [avec les pays concernés] afin de décider de quel niveau de capacité militaire ils ont besoin pour lutter contre le terrorisme » a précisé le général, qui a annoncé qu’un déplacement dans la région était en préparation. Enfin, il est revenu sur la nouvelle stratégie américaine, basée sur les « 3D », la diplomatie, le développement et la défense.


Au sujet de la diversification des partenaires militaires des pays africains, particulièrement face à la montée de l’influence de la Chine et de la Russie, le haut gradé américain a donné une réponse très diplomatique. « Nous ne donnons pas d’ultimatum [à nos interlocuteurs africains] au sujet du choix de leur partenaire sécuritaire », a-t-il affirmé.