La situation politique au Mali continue de se détériorer alors qu’un collectif de partis maliens et l’ONG Human Rights Watch (HRW) dénoncent l’incarcération de dix opposants, une action perçue comme une nouvelle attaque contre les libertés fondamentales par les militaires au pouvoir.
Les dix membres du collectif ont été arrêtés le 20 juin lors d’une rencontre à Bamako et placés en détention le 24 juin. Ils sont accusés de « complot contre les autorités légales » et de « réunion illégale », selon leurs avocats. Ces arrestations interviennent dans un contexte où la junte militaire, au pouvoir depuis le coup d’État de 2020, a suspendu en avril les activités des partis politiques, accentuant ainsi la répression contre toute forme de dissidence.
Les partis et mouvements signataires d’une déclaration publiée le 31 mars, exigeant le retour des civils au pouvoir, ont fermement condamné cet acte répressif. Dans un communiqué, ils ont dénoncé cet « énième assaut des autorités en place contre les libertés fondamentales » et ont exigé l’abandon des poursuites contre leurs camarades injustement arrêtés et détenus. Ce collectif représente les principaux partis politiques maliens, unis contre les mesures draconiennes de la junte.
Human Rights Watch, dans un communiqué, a également critiqué cette nouvelle attaque contre l’opposition. Depuis le coup d’État militaire de 2020, HRW souligne que la répression de la dissidence pacifique, de l’opposition politique, de la société civile et des médias s’est intensifiée. L’ONG rappelle que les autorités maliennes ont dissous des organisations politiques et de la société civile, ont fait disparaître de force un lanceur d’alerte et ont arrêté des journalistes. HRW réclame la libération immédiate de « toutes les personnes arrêtées à tort » et exhorte les autorités maliennes à respecter les droits humains et les libertés indispensables.