Le leader de la junte nigérienne, Abdourahamane Tiani, a récemment pris une décision diplomatique audacieuse qui pourrait bouleverser les équilibres au sein de l’Alliance des États Saheliens (AES). En envoyant son Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, en visite officielle auprès du président algérien Abdelmadjid Tebboune, Tiani a marqué une volonté claire de renforcer les liens entre le Niger et l’Algérie. Cependant, ce geste est perçu par certains comme un coup de poignard dans le dos de l’Alliance, particulièrement vis-à-vis du président malien Assimi Goïta.

Cette démarche intervient dans un contexte déjà tendu entre le Mali et l’Algérie. Bamako accuse son voisin algérien d’héberger des rebelles, aggravant ainsi les relations diplomatiques entre les deux pays. Lors de sa visite, Ali Mahaman Lamine Zeine a mis en avant la coopération et les projets communs envisagés, tout en rappelant les liens historiques entre le Niger et l’Algérie. Ce rapprochement a été perçu par certains comme une tentative du Niger de se positionner en faveur de l’Algérie, au détriment de la cohésion au sein de l’AES.


Le timing de cette initiative est particulièrement délicat, avec des tensions croissantes dans la région après une récente attaque contre l’armée malienne. Les analystes craignent que le soutien du Niger à l’Algérie puisse exacerber les frictions au sein de l’Alliance et compliquer les relations interétatiques dans un contexte déjà fragile.

L’avenir de l’AES semble incertain alors que les tensions géopolitiques se multiplient. Il reste à voir comment le Mali réagira à cette nouvelle dynamique et quelles seront les implications pour l’unité et la coopération au sein de l’Alliance des États Saheliens.