Une proposition controversée a secoué le Sénat du Nigeria ce jeudi, avec un amendement visant à rétablir la peine de mort pour les condamnations liées au trafic de drogue, remplaçant ainsi l’emprisonnement à vie.
Depuis des années, le Nigeria lutte contre une montée en flèche du trafic de drogue, alimenté par des substances telles que le tramadol, l’héroïne et la cocaïne. Face à cette menace grandissante, le Sénat nigérian a avancé l’idée de rétablir la peine de mort comme peine maximale pour les trafiquants de drogue, dans l’espoir de dissuader les contrevenants.
Cette proposition a déclenché des réactions mitigées au sein de la société nigériane. D’un côté, certains considèrent la peine de mort comme une mesure nécessaire pour lutter efficacement contre le trafic de drogue, arguant qu’elle envoie un message fort aux criminels potentiels.
Cependant, des voix discordantes se sont élevées, notamment celle d’Isa Sanusi, représentant d’Amnesty International au Nigeria, qui affirme que la peine de mort n’a jamais prouvé son efficacité dans la réduction de la criminalité. Il préconise plutôt de s’attaquer aux racines sociales et économiques du problème pour élaborer des solutions durables.
Par ailleurs, bien que le Nigeria utilise déjà la peine de mort dans certaines circonstances, telles que les sanctions liées au terrorisme ou à l’homosexualité, peu d’exécutions ont été effectivement menées depuis 2016. Cependant, les défenseurs des droits de l’homme appellent à l’abolition totale de la peine capitale, soulignant son incompatibilité avec les normes internationales des droits de l’homme.
Malgré le soutien initial du Sénat à la proposition, la chambre des représentants a voté le texte sans inclure cette disposition.