Au moins dix civils ont été tués le 6 octobre dans une attaque jihadiste contre un marché à Manni, dans le nord-est du Burkina Faso, a appris l’AFP ce 8 octobre auprès de sources locales et sécuritaires. « Manni a connu un dimanche noir. De nombreux terroristes ont attaqué la ville dans la soirée. Ils ont semé la mort et la destruction », a raconté un ressortissant de cette localité située dans la province de la Gnagna.
« Le bilan est difficile à établir mais il y a plus de 10 morts et plus de cinquante blessés qui ont été évacués au centre médical de Manni », a poursuivi cette source. « C’est le marché qui a été ciblé par les terroristes. Ils ont ouvert le feu quand ils sont arrivés, provoquant une panique générale. Ils ont ensuite pillé des boutiques et mis le feu partout », a expliqué un autre habitant qui dit « craindre un bilan énorme vu l’ampleur de l’attaque ». « L’hôpital est débordé et les blessés sont pris en charge dans la cour même du centre de santé », a-t-il ajouté. Des vidéos sur les réseaux sociaux montrent des soignants prenant en charge des blessés dans la cour d’un bâtiment, présenté comme étant le centre hospitalier de Manni.
Une source sécuritaire, jointe par l’AFP, a confirmé « l’attaque jihadiste », assurant que « les forces combattantes sont en action dans la zone », sans plus de précisions. Aucun bilan officiel n’a été communiqué par la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir au Burkina Faso il y a deux ans par un coup d’État. Depuis des mois, le régime militaire ne communique que très rarement sur les attaques jihadistes.
L’attaque de Manni survient au lendemain d’une longue prise de parole du capitaine Ibrahim Traoré qui a répondu aux questions d’auditeurs sur la radio publique. Il a notamment annoncé qu’une enquête était en cours sur l’attaque de Barsalogho, qui a endeuillé le pays fin août.