Le militant panafricaniste Kemi Seba a été arrêté le 14 octobre à Paris et placé en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Cette interpellation soulève de nombreuses questions et ravive les tensions entre la France et certains mouvements panafricains.

Selon les informations rapportées par Jeune Afrique, Kemi Seba, de nationalité béninoise, a été arrêté en compagnie de son collaborateur Hery Djehuty. Les circonstances exactes de l'arrestation restent floues, bien qu'une vidéo montrant une intervention d'agents cagoulés ait circulé.

Juan Branco, avocat de Kemi Seba, a dénoncé lors d'une conférence de presse ce qu'il considère comme une arrestation violente. Il affirme que son client pourrait être poursuivi pour "intelligence avec une puissance étrangère" et "atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation", des accusations qu'il juge disproportionnées.

Le militant, connu pour ses positions anti-françaises et son geste symbolique de brûler son passeport français en mars 2024, risquerait jusqu'à trente ans de prison s'il était poursuivi pour ces chefs d'accusation.

L'arrestation intervient dans un contexte de tensions diplomatiques. Kemi Seba, récemment doté d'un passeport diplomatique nigérien par le général Tiani, revenait d'une tournée en Europe et en Asie où il a critiqué ce qu'il appelle le "néocolonialisme" français.

Juan Branco suggère que cette arrestation pourrait être motivée politiquement, évoquant de possibles pressions du gouvernement béninois. Il met en garde contre les conséquences potentielles de cette action sur les relations déjà tendues entre la France et certains pays d'Afrique de l'Ouest.
Le gouvernement français s'est pour l'instant refusé à tout commentaire sur cette affaire qui ne manquera pas d'alimenter les débats sur la liberté d'expression et les relations franco-africaines.

Kemi Seba pourrait être maintenu en garde à vue jusqu'à 96 heures avant d'être présenté à un juge. L'évolution de cette affaire sera suivie de près, tant par ses partisans que par les observateurs des relations internationales.