Ce 11 août 2024, Paul Kagame a été investi président du Rwanda pour un quatrième mandat consécutif lors d'une cérémonie solennelle au stade Amahoro de Kigali. Devant une foule de 45 000 personnes et en présence de nombreux chefs d'État africains, le président Kagame, âgé de 66 ans, a prêté serment, s'engageant à "préserver la paix et la souveraineté nationale" et à "consolider l'unité nationale".

Cette investiture fait suite à sa victoire écrasante lors de l'élection présidentielle du 15 juillet, où il a obtenu 99,18% des voix. Ce score, bien que contesté par les défenseurs des droits humains qui y voient un signe du manque de démocratie dans le pays, consolide la position de Kagame comme figure dominante de la politique rwandaise.

Kagame, qui dirige le pays depuis la fin du génocide de 1994, a pu se présenter à ce nouveau mandat grâce à une révision constitutionnelle controversée en 2015. Cette réforme lui permet potentiellement de rester au pouvoir jusqu'en 2034.

Malgré les critiques sur le manque d'ouverture démocratique et les allégations de violations des droits humains, Kagame conserve un soutien important, notamment parmi la jeunesse rwandaise. Tania Iriza, une commerçante de 27 ans présente à la cérémonie, a exprimé son enthousiasme : "Ses qualités de dirigeant ont transformé notre nation. Sous son régime, le Rwanda s'est relevé de son passé tragique pour tracer un chemin vers la prospérité, l'unité et l'innovation."

Cependant, l'élection a été marquée par l'absence de véritables opposants, seuls deux candidats mineurs ayant été autorisés à concourir contre Kagame.

Alors que le Rwanda continue son développement économique sous la direction de Kagame, des questions persistent sur l'équilibre entre progrès et liberté politique dans ce pays d'Afrique de l'Est.