Dans une interview diffusée dans la nuit de mardi à mercredi, le président congolais Félix Tshisekedi a lancé des accusations graves contre son prédécesseur Joseph Kabila. Tshisekedi affirme que Kabila est en train de préparer une « insurrection » et qu’il est impliqué dans un mouvement armé rebelle, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui inclut la rébellion du M23. Cette déclaration a été faite lors d’une interview à la radio congolaise Top Congo en Belgique, où Tshisekedi séjourne pour des soins médicaux.
Contexte des Accusations
Joseph Kabila, qui a dirigé la RDC de 2001 à 2019 après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, est accusé par son successeur de coordonner ou de faire partie de l’AFC. Ce mouvement politico-militaire a été annoncé en décembre par Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale de RDC. Le M23, soutenu par le Rwanda, contrôle depuis fin 2021 de larges portions de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC.
Réactions et Implications
Ces accusations surviennent dans un contexte de tensions croissantes entre les deux camps. Après deux ans de cogestion conflictuelle du pays, Félix Tshisekedi a déclaré la rupture avec le clan Kabila, renversant la majorité de ce dernier au parlement. Depuis, Joseph Kabila s’est fait discret, évitant de se prononcer sur les affaires du pays. Cependant, mi-mars, Jaynet Kabila, sœur jumelle de l’ex-président, a été interrogée par le service de renseignement militaire, et le siège de la Fondation Mzee Laurent-Désiré Kabila a été perquisitionné.
Plusieurs membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila ont rejoint l’AFC et font face à des procès devant une cour militaire à Kinshasa, risquant la peine de mort. En décembre 2023, des élections générales ont été organisées, mais boycottées par le camp Kabila. Félix Tshisekedi a été réélu avec plus de 73% des voix, bien que l’opposition ait dénoncé des « irrégularités massives ».