173 burkinabè majoritairement les femmes et enfants, ont été refoulés de la Cote d’Ivoire il y a quelques jours. Le gouvernement burkinabé, a dénoncé ce refoulement qui viole les dispositions des conventions internationales sur le statut des réfugiés. « Le refoulement n’a pas été préalablement notifié. Nous ignorons les intentions réelles des autorités ivoiriennes. En tout état de cause, nous avons pris des dispositions de sureté pour, non seulement invectiver pour voir l’élément déclencheur de ce refoulement. Est-il lié au sommet de la CEDEAO ? Ou ces gens ont péché par le fait d’être peulh ? Quoi qu’il en soit, nous avons pris des dispositions pour les protéger » a indiqué le délégué en charge de la Sécurité, Mahamadou Sana.
Pour l’heure même si aucune raison n’a été évoqué par le gouvernement ivoirien pour justifier ce refoulement, nombreux sur le continent font le lien avec la récente déclaration du président Alassane Ouattara qui stipulait lors de la visite de la ministre allemande des affaires étrangères que les refugiés des pays de l’AES sont un poids pour l’économie de son pays . « Nous souhaitons que ces pays soient aidés sur le plan humanitaire car les populations en ont besoin. Nous avons évoqué les risques que cela pose à la Côte d'Ivoire, à la frontière nord. Nous recevons plus de 60.000 réfugiés du Burkina et c'est un poids pour l'économie ivoirienne » a-t-il indiqué
Selon un rapatrié, ils vivaient tous à Ouangolodougou, en terre ivoirienne avec leurs troupeaux.
Ils ont été recensés et embraqués dans un véhicule pour le Burkina Faso sans explication. Beaucoup y ont laissé une partie de leur famille et leurs animaux.
Précisons que ces 173 burkinabé ont été accueillis le 16 juillet 2024 à Yendéré, à la frontière ivoiro-burkinabè. Sur ordre du capitaine Ibrahim Traoré, une délégation du gouvernement était sur les lieux ce 17 juillet, pour non seulement faire le point de la situation mais s’assurer également que les dispositions idoines soient prises pour garantir un accueil digne à ces citoyens.
La délégation gouvernementale avait également offert à ces citoyens , des vivres et du matériel pour renforcer les moyens humains et matériels du dispositif de réponse d’urgence qui existe. « Sur instruction du président du Faso, nous avons effectué cette mission pour nous s’enquérir des conditions d’accueil de nos compatriotes qui ont été refoulés de la terre ivoirienne. Nous sommes venus trouver qu’un dispositif d’urgence a été mis en branle pour les héberger et leur donner de quoi se nourrir, et soigner les personnes qui sont dans le besoin.
Les dispositions qui ont été prises démontrent que nous sommes dans un pays responsable capable de recevoir tout Burkinabè partout où il se trouve » a laissé entendre La ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre, et de la Famille, Nandy Somé.
Ces Burkinabè rapatriés sont tous d’ethnie peulh et tous originaires d’un village de la commune de Ouarkoye, dans la Boucle de Mouhoun. Le plus âgé à 75 ans et le plus jeune est un bébé de 4 mois.