Ils font dans du hip-hop, ce mouvement culturel et artistique né dans les ghettos de New York (Etats-Unis) dans les années 70. Certains sont connus du grand public, d’autres moins. Mais, comme un seul homme, ils se lèvent contre le terrorisme.
Ils n’ont ni kalachnikov, ni grenades. Juste la musique comme arme pour dénoncer les actions de la secte terroriste Boko Haram au Cameroun. Du «hip-hop conscient», disent-ils d’une même voix. Ce samedi 5 septembre 2015, ils montent au front pour chanter pour la paix au Cameroun. Leur champ de bataille sera le Centre culturel camerounais (Ccc), à Yaoundé.
C’est cet espace culturel qui a été choisi pour abriter «Le concert patriotique pour la paix et la sécurité au Cameroun». «Ce concert rentre dans un projet appelé « Patriot Forever ». Ce projet est censé encadrer toutes les actions patriotiques à travers la musique, l’art, la culture. Bref, tout ce qui peut permettre de valoriser la culture camerounaise.
Ceci, pour nous permettre de nous concentrer sur ce qu’on a, au lieu de se focaliser sur nos peurs», explique Balo, à l’origine de cette initiative. «Ce concert est le premier événement du projet, dans le but d’attirer l’attention des gens sur les richesses et les potentialités de notre nation. On en profite également pour faire la fête», ajoute le rappeur.
Engagement
Ce dernier est l’une des têtes d’affiche de ce «concert nationaliste», au même titre que le rappeur Boudor. Ils ne seront cependant pas seuls sur scène, puisque la première partie sera assurée par des artistes tels Shadrack, Kwalo ou encore Eden Lemuel.
Tony Nobody et One Love (auteur du titre « Boko Haram tu ne nous peux pas ») ne figurent plus au casting de ce spectacle qui intervient au lendemain d’un double attentat-suicide dans la partie septentrionale du Cameroun. «Au préalable, on avait invité Tony Nobody et One Love, mais ils n’ont pas respecté toutes les clauses techniques du concert. Le concert étant préparé à l’avance, il fallait qu’ils fournissent certains éléments. A une semaine du concert, ils n’avaient pas fourni ces éléments, on les a mis de côté», indique Balo, joint hier au téléphone.
Mais, ce n’est que partie remise. «On va les rappeler pour le prochain événement», assure le patron de la maison de production, 5Records. Cette initiative n’est cependant pas la première du genre dans le domaine de l’art musical. En effet, depuis que le Cameroun a déclaré la guerre à la secte terroriste, les artistes ont décidé de mêler leur voix aux autres acteurs de la société pour marquer leur engagement pour la paix et la sécurité dans le pays.
C’est dans ce sillage que s’inscrit notamment le projet «Je dis oui», un projet d’album musical dédié aux forces de défense engagées dans la lutte contre la nébuleuse Boko Haram.