• Mani fait encore parler d’elle
• Jorel Zang parle d’une perversion musicale et culturelle
• Le bikutsi au centre des débats
La chanteuse camerounaise Mani Bella est au cœur d’une nouvelle polémique. Il s’agit des mélodies aux rythmes du Bikutsi.
Issu des forêts d’Afrique centrale avant de s’urbaniser au contact des instruments électriques, le bikutsi est un élément culturel typiquement camerounais que quelques artistes ont tenté de faire découvrir au-delà, à l’exemple des Têtes brûlées ou de Sally Nyolo, mais qui reste principalement consommé sur place.
Aujourd’hui, ce genre musical semble avoir perdu toute son originalité. Et pour certains, les messages véhiculés dans les compositions de nos jours ne reflètent pas le réel sens du bikutsi des années 80.
« C'est à cause des gens comme cette Mani Bella & consorts que le bikutsi est aujourd'hui synonyme de vulgarité et de bassesses... », a écrit Jorel Jacques Zang.
« Contrairement à ce que beaucoup de vous peuvent penser le vrai bitkusi n'a jamais été ce que vous écoutez et entendez de nos jours. L'authentique bikutsi a toujours été un courant musical où s'entremêlent des messages édifiants dans une bonne mélodie du village. Ce que vous entendez de nos jours est tout sauf le bikutsi. On a tout fait au cameroun pour éteindre en dénaturant le vrai et authentique bikutsi au profit d'un bikutsi biaisé de "bruits sans messages" mélangé à la sauvagerie avec la mise en avant des chanteuses de cabaret comme cette Mani et consorts », poursuit Jorel Zang.
« Quand vous écoutez les vétérans comme les : Govinal, Calvino, Messi ambroise, Messi martin, Nkodo si tony authentique, Sala bekono, les têtes brûlés, Zélé le bombardier, Roger bekono, Zoa mballa, Mbarga soukouss, Richard band de zoétele, etc. vous découvrez et redécouvrez le sens musical du bikutsi et surtout vous comprenez en écoutant ce qu'on dit être du bikutsi de nos jours le véritable coup d'état scientifique dont a été victime le bikutsi originel au profit d'un bikutsi médiocre. Mais ce coup d'état scientifique et culturel en cache un autre encore bien pire car non seulement on a écarté le véritable bikutsi originel au profit d'un bikutsi médiocre pour pervertir davantage les 237 mais le plus terrible c'est la promotion de ce bikutsi "chinois" pour éteindre le makossa au cameroun car le makossa comme le bikutsi originel sont les deux principaux courants musicaux au cameroun aux textes riches et édifiants mais surtout intemporels », indique Zang.
« Aujourd'hui on vous met un ancien succès makossa et ça vous parle en plus d'être très dansant même 20 à 30 ans plus tard après sa sortie et c'est pareil pour le bikutsi originel. Et qui est l'acteur principal de ce coup d'état scientifique et culturel : le ministère de la culture dont le régime qui a savamment écarté ses deux courants musicaux des habitudes musicales des camerounais en passant par les radios et autres dans la seule optique comme je le disais plus haut de pervertir davantage les 237 car à force d'écouter tout le temps la même chose partout...le cerveau finit par s'y habituer. C'est de cette manière que le bikutsi est réduit à la sauvagerie aujourd'hui et le makossa aux oubliettes », explique-t-il.
« Voilà pourquoi je ne peux avoir aucun respect pour les gens comme ces Mani Bella & consorts qui sont des instruments du pouvoir pour détruire musicalement les 237 », a-t-il lancé.
« Vous voulez écoutez le bikutsi originel...allez simplement sur youtube et tapez soit Les vétérans du bikutsi, Anciens bikutsi, Bikutsi non stop et vous verrez que cela n'a absolument rien à voir avec ce qu'on vous présente comme bikutsi de nos jours...mais alors rien du tout », a-t-il conclu.