Joel Embiid est l’un des chouchous des fans de basket les plus aimés. Pour le moment en tout cas. Joueur hors-norme, trashtalker de haute voltige à l’humour aussi fin et percutant à la fois que son jeu, le pivot des Philadelphia Sixers est avant tout un garçon brillant. Et il connaît un peu l’histoire de son sport. Il sait que le vent peut vite tourner. Très vite.
Pour l’instant, chacun de ses moves sur le terrain, chacun de ses twitts (qui font partie de sa stratégie de domination), chaque séquence de trashtalking apporte un vent de fraîcheur dans une NBA de plus en plus aseptisée. L’effet de nouveauté et son indéniable talent en font un des joueurs les plus aimés. Mais Joel Embiid ne pense pas que ça durera éternellement. C’est ce qu’il a confié à Ramona Shelburne d’ESPN pour un excellent papier au titre savoureux, « The Greatest Story Ever Trolled ».
« Les gens vous aiment au début. Mais à un certain point, ils vont commencer à vous détester.
LeBron James. Russell Westbrook. Toutes les superstars. Même Stephen Curry. Il est tellement sympathique. Il fait tout bien, mais certains le détestent quand même. C’est juste la nature de la chose. Je l’ai vu. J’ai le sentiment que je vais passer par là. Je pense que ça arrive. Les gens veulent toujours quelque chose de nouveau. »
LeBron James avait un peu forcé le destin avec le choix de téléviser et de mettre en scène The Decision. S’il est un joueur fascinant, Russell Westbrook a fini par lasser une partie de ceux qui l’aimaient bien. La faute certainement à une apparente incapacité à cohabiter avec d’autres gros joueurs et à sa volonté de faire des stats.
Stephen Curry, lui, est la star d’une équipe qui apparaît invincible et qui, forcément, finit par énerver tant elle donne l’impression qu’il n’y a aucun suspense. Son côté propre sur lui et gendre idéal n’a rien dû arranger.
Quoi qu’il en soit, ces stars ont à un moment donné fait l’objet d’une (quasi bien sûr) unanimité avant de voir le régiment de leur hâter grossir. Il y a fort à parier que Joel Embiid ait raison. Un jour, sa grande bouche et sa facilité sur le terrain lui vaudront certainement des critiques. Et ce sera bien dommage.