Whitney Houston était peut-être l'une des chanteuses les plus acclamées de sa génération, mais lorsqu'on a demandé à David Roberts de devenir son garde du corps, il n'a pas vraiment été ébloui.

L'ancien sergent de police devenu garde du corps se souvient s'être demandé à l'époque : "Whitney Houston, qui est-ce ?"

Il a passé six ans à protéger la défunte superstar lors de ses déplacements dans le monde entier et pense avoir été la source d'inspiration du film « The Bodyguard » (1992), qui mettait en scène Whitney Houston et Kevin Costner.

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« Ce fut une révélation, car je viens d'une communauté agricole de l'extrême nord du pays de Galles, la péninsule de Llyn », dit-il.

« J'ai voyagé partout avec l'une des personnes les plus célèbres du monde, ce qui a été une expérience très intéressante », a déclaré l'acteur de 72 ans, depuis son domicile de Palm Beach, en Floride.

Vingt-cinq ans plus tard, il a écrit un livre sur le temps qu'il a passé avec la star, décédée à l'âge de 48 ans en 2012.

M. Roberts a rejoint la police de la Royal Air Force en 1968 et a servi en Irlande du Nord avant de rejoindre la police du Pays de Galles du Nord en 1972.

Il a ensuite été transféré à la police métropolitaine et a terminé son service en 1988 en tant que sergent, assurant la protection des dignitaires et des chefs d'État en visite.

"La voix d'un ange"

En 1988, alors qu'il travaillait pour l'ambassade des États-Unis à Londres, M. Roberts a rencontré Mme Houston après qu'elle se soit envolée pour le Royaume-Uni.

Il se souvient d'elle comme d'une « jeune femme très sophistiquée, cultivée, intelligente et timide ».

« Elle m'a fait une impression singulière », a-t-il déclaré. « Sa beauté était exceptionnelle, même après le long vol de New York à Londres.»

Avant la rencontre, sa fille l'avait tenu au courant de sa carrière et il avait acheté quelques morceaux de sa musique.

« Elle avait une voix d'ange, c'est clair », dit-il. Ils se sont très bien entendus dès le début.

Le premier emploi était d'une durée de trois mois, mais on lui a ensuite demandé d'être le directeur de la sécurité pour la tournée de la chanteuse au Moyen-Orient.

« Je ne peux pas imaginer une personnalité très en vue et très demandée qui serait plus facile à protéger », a-t-il déclaré.

Il a déclaré qu'elle passait le plus clair de son temps dans sa chambre d'hôtel à parler au téléphone avec son petit ami de l'époque, le comédien Eddie Murphy.

« Il est aussi drôle en dehors de la scène que sur scène, c'est un type formidable, je l'aime bien », a déclaré M. Roberts.

La vie d'une star

Plus tard, Roberts a été témoin de la relation tumultueuse de Houston avec le chanteur Bobby Brown, qu'elle a épousé en 1992 et avec qui elle est restée en couple pendant 15 ans.

« C'est incroyable que cela ait duré aussi longtemps », a déclaré David.

En fait, le jour du mariage, toutes les personnes impliquées dans la sécurité ont dit : « OK les gars, on sera de retour l'année prochaine pour la fête du divorce ».

Nous ne pensions vraiment pas que cela durerait et pourtant elle nous a prouvé que nous avions tort.

En ce qui concerne sa propre relation avec la mégastar, il dit avoir appris à la connaître « au point qu'il n'y avait plus besoin de parler lorsque nous étions en public ».

« Je la regardais et je savais ce qu'elle pensait et ce qu'elle voulait, ou si nous étions dans une foule ou si je sentais une tension dans le dos de ma veste, nous devions partir.

« Il y a toujours ce niveau de synergie entre le protecteur et le protégé », a-t-il ajouté.

Roberts inscrivait Houston dans les hôtels sous le nom de Rachel Marron, le personnage qu'elle incarnerait dans The Bodyguard.

Cependant, Roberts a insisté sur le fait que tout ce qui figure dans le film n'est pas aussi fidèle à la réalité.

Dans le film, les personnages de Costner et de Houston s'engagent dans une romance, mais il a insisté sur le fait qu'il était « plus un gentil garçon » pour la star.

Menaces potentielles

Lorsqu'on lui demande s'il serait mort pour elle, il est sans équivoque.

« Bien sûr », a-t-il déclaré. « Si j'avais mal fait mes devoirs, si j'avais mal évalué la menace, mal géré les risques ou mal préparé la situation, alors oui, j'aurais payé pour cela.»

Et les risques à évaluer étaient nombreux.

Lors de la tournée au Moyen-Orient, M. Roberts a indiqué qu'une cinquantaine de fans étaient considérés comme une menace potentielle.

« Les fans obsédés n'étaient pas seulement heureux de la voir, d'être en sa présence, ils voulaient une part d'elle, et c'est là que cela devient un peu fastidieux de mon point de vue », a-t-il expliqué.

« Nous en avions un qui écrivait toutes sortes de commentaires sur les troubles mentaux sur du papier hygiénique. Il y avait un Australien qui envoyait ses sous-vêtements et ses chaussettes sales ».

Il a ajouté que cet homme avait écrit qu'il assisterait à son spectacle à Sydney.

Il nous a donné son numéro de siège et nous a prévenus que lorsqu'elle chanterait le rappel, Greatest Love of All, il monterait sur scène et « l'emmènerait rencontrer sa mère au paradis ».

Il était entouré de policiers en civil, mais le concert s'est terminé sans encombre.

« Il n'a pas bougé, il n'a pas montré le moindre signe d'émotion », a déclaré M. Roberts. « Elle a fini de chanter, il s'est levé, est parti et nous n'avons plus jamais entendu parler de lui depuis.»

Le coût personnel

Cet aperçu du monde des personnes méga-célèbres a amené Roberts à se demander pourquoi tant de jeunes gens poursuivent la célébrité.

« Dès le début, il m'est apparu clairement que ce niveau de célébrité était un prix trop élevé à payer.»

Selon lui, les seuls moments où il pouvait mener une vie normale étaient ceux où il se trouvait avec ses amis et sa famille ou dans une chambre d'hôtel. « Autrement, rien n'était normal.»

M. Roberts a affirmé que les années qu'il a passées avec Houston dans le monde entier ont également eu un impact sur lui.

Lorsqu'on lui a demandé s'il faisait référence à ses relations personnelles, il a répondu : « Il faudrait demander à l'une de mes trois épouses, je n'en suis pas tout à fait sûr ».

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